Cahier IV - 2ème livraison (2008 - 2009)

Par les temps qui courent 

 

Pour une vision simple des nouvelles cohérences à atteindre

 

 

 

 

                                   Sans foi ni loi ?

 

 

 

 

TABLE des MATIERES                                       


En 4 livraisons

 

 

 

I    Notes  A,  B, C, D

 

A – La mutation du Politique

 

B – La communication

 

C – Glissements

D - Déplacer les curseurs

 

II   Notes  D,  E, F,  G, H, I, J, K…

 

D1 – Rapports d’échelles sans Rupture de registre

 

D2 – A partir de nos Mémoires

 

D3 – Les problèmes du Mesureur

 

E — L’ Air de ne pas y Toucher  

 

F – Surnaturel et Stylisation

 

G – Sur l’Art (1)

 

H – Regard de l’Histoire

 

I – Lyrique

 

J – Regard de la Science

 

 

III   Notes  1, 2 ,3

 

1 – l’essor contraignant du Repli réflexif  et le Dépli

 

2 – l’essor contraignant de l’Hypersexe

 

3 – Le Procédural

 

IV   Actualités – Notes sur le vif et autres notes

 

 

1 -  En Différents Lieux

 

2 - Sur le Féminin et le Masculin

     (dont « l’’Affaire du voile » à nouveau – DIAM’S)

3 - Vers de Nouvelles Cohérences ?

 

4 - Avec la crise   ?

 

5 - Magasine

 

6 - Sur l’Art (2)

 

 


2ème Livraison

                                                                   

                         II                                                

                                                                                                                              

                               NOTES 

               

                   D 1, 2, 3, E, F, G, H, I, J, K

 

 

D.1 Rapports d’Echelles et oppositions/rencontres sans Rupture de registres ?

 

 

Je traque tout ce qui est pris indûment pour des ruptures de registre ; le plus souvent il s’agit simplement de changement d’échelle et d’horizon qui certainement demande toujours un effort  résolu d’accommodation .

 

14) - 09/02/09  - Il est à noter que  les auteurs anciens, toujours occupés par l’infiniment grand, le firmament,.l’éternité,  se sont très  rarement intéressés  à  l’infiniment petit, au moins jusqu’à Pascal (notre état, pensait-il, est l’état de milieu entre les deux infinis, l’infiniment grand et l’infiniment petit, la vie humaine est cet entre-deux ). Ainsi Saint Augustin qui ne parle jamais de l’infiniment petit qui sans doute  pour lui  implicitement  n’aurait pu  intéresser Dieu. Croire en  Dieu  avec  ferveur n’incline pas vers l’infiniment petit.  Il faut tout de même compter avec les pré-socratiques et l’atomisme de Démocrite, plustardceluideLucrèce.                                                                                                                                                                                  

14.1) - Chimie des Gènes et Chimie des Neurones - Les deux chimies sont l’une vis-à-vis de l’autre en dimensions spatiales d’échelles différentes, les gènes compris dans les chromosomes  eux-mêmes compris dans le noyau de chaque cellule, y compris dans celui des neurones, sont  de plus petite échelle que celle des neurones mais en nombre d’un ordre de grandeur certainement supérieur, si l’on fait bien les comptes. Des milliards de neurones sans doute (y compris ceux du cerveau) mais les gènes, 36ooo dans les 46 chromosomes (pour ne parler que des gènes « exprimés »), dans les noyaux de chaque cellule, donc à multiplier par le nombre totale des cellules y compris de toutes les cellules nerveuses, c’est-à-dire des neurones eux-mêmes. Les gènes sont certes plus petits que les neurones mais au total en nombre  d’un ordre de grandeur bien supérieur. On a donc a) – plus petit  qui se conçoit comme compris dans plus grand, mais on a aussi b) - plus grands dépassés de loin en nombre par plus petits. Etonnante subversion d’échelles et d’ordre de grandeur mais sans rupture de registre . Est-ce « ambiguïté d’échelle » comme dans le tissu entre petits motifs et grands motifs, croisures des fils et fibres, sans aucune rupture de registre, sans lacune dans le tissu, avec seulement en nombre changement d’ordre de grandeur dans un sens croissant à chaque diminution d’échelle des éléments considérés ? – Oui, apparemment .

 

14.2) – 12/02/09

La chimie fine des fonctionnements neurologiques de mon cerveau  n’est pas loin de la physique de la vie et de l’animation dans la nature même végétale. La moindre animation de quelques branches et feuilles  par le vent et l’évolution des rayons du soleil sur elles est de ma part l’objet d’une sélection sensible à la quelle ma perception attribue et attache de son propre mouvement les bribes d’un contexte narratif, de courtes histoires de préférences purement subjectives qui relèvent de tout le fond de mes associations mémorielles; cet intérêt sélectif pour ces parts d’expressions  et d’animation dans la nature parmi des feuillages que j’observe et qui me touchent  est  venue, puis-je penser, de ma pure subjectivité mais c’est en fait  à coup sûr  l’existence physique  de ces expressions et animations naturelles qui en a donné objectivement  la base, à partir de quoi à la vitesse quasi instantanée de tous mes neuro-transmetteurs chimiques et électriques, de tout mon système sensoriel et nerveux, mon cerveau s’attache, choisit, est touché par ses préférences au delà  ou en deçà de toute analyse; je n’ai d’ailleurs qu’une  demi conscience des ces choix tout revêtus d’objectivité. Ils s’opèrent à la rencontre entre chimie de mes nerfs et physique des agents d’animation  de la nature.

 

14.3) - La connaissance que nous avons maintenant de la vie et du rôle des bacilles (y compris dans « la fiente de leurs viscères », disait Odon, deuxième abbé de Cluny, IXe - Xe  siècle, parlant des femmes pour en tuer le désir d’elles! ) nous mène à la même échelle que celle de nos neurones, à la même échelle aussi que celles des composants miniaturisés de  l’ordinateur ( et de tout les systèmes électroniques des produits Hi-Tech ) et à des nombres du même ordre de grandeur .                               

14.4) - Différentes échelles du temps – Le temps de l’éclair, le temps de la vie des êtres, de la vie humaine en particulier, les temps historiques, les temps préhistoriques, les temps géologiques et paléontologiques, les temps cosmiques …et en deçà? - ne pas s’arrêter au Bigbang.  Ne pas voir de rupture de registre entre ces différents échelles du temps. 

21/12/09

14.5) - L’Epargne ou la Foi ?

Avec son Epargne on vit dans le passé (jubilant en recomptant depuis quand l’argent  a été mis de côté sans qu’on y ait touché), le présent (jubilant des gains annuels produit par l’épargne) et dans le futur ( en pensant que cette épargne sera là en cas de coup dur et que l’avenir est assuré). Quel autre fonctionnement a le même pouvoir de valoir à tous les temps de l’existence ? La Foi sans doute : au passé ( je résulte de la création et de la volonté de Dieu), au présent ( je suis confiant au présent dans la bonté de Dieu), au futur ( j’espère le salut et être accueilli au ciel par Dieu).

Il n’en va pas de même pour le sexe et pour tous les appétits, y compris l’amour de la vie : ça se dépense  et ne s’épargne pas sauf si la Foi vient exiger la tempérance ou si l’épargne, une fois dilapidée, oblige à rester sur ses appétits

 

-25/06/09

15) - Le sexe et l’amour sont l’inverse d’une rupture de registre - Le sexe il est à la fois ce qui est le plus commun à tous  et ce qui se vit de la façon la plus individuelle ; comme toutes les particularités de notre vie organique qui sont propres à toute l’espèce humaine et se vivent  tout à fait individuellement .

Cohérence Corps/ esprit : le sexe ?… le  voir comme un appétit, comme manger, boire, dormir …, comme une demande à satisfaire indispensable à toute notre vie organique, qu’il faut entendre comme comprenant toute la vie du cerveau, comme manger assure  l’enrichissement du sang nécessaire à l’irrigation vitale du cerveau . Le sexe n’est pas autre chose qu’une fonction corps/esprit, comme « penser » est une fonction corps/esprit, une fonction/corps organique et chair  parmi d’autres de l’espèce humaine . Sauf que la vie vient avec y compris celle du cerveau avec qui elle meurt.

 

16) - Sympathie, amour, pénétration, parcours dans la durée  - L’amour a besoin des contacts physiques, des caresses et son feu majeur c’est la pénétration (« je t’aime »), mais au-delà c’est « le parcours ensemble » qui lui permet la durée.

- La sympathie  relève d’une connaissance intuitive des répondants et conditionnements des Gens dont ils sont faits . Ca donne : « on est porté vers qqn, vers eux, vers x et y ,vers les Gens… » .Ce n’est pas de l’amour et ça n’est même pas forcément concrétisable en amitié ; la sympathie n’a pas un besoin impossible de rapports physiques encore que quelques gestes physiques l’entretiennent… 

- Le terrain de la sympathie comme l’aptitude à la sympathie est en  correspondance naturelle, dans sa plus large étendue, avec le sentiment du service public et de l’intérêt public  qui est un champ de stockage affectif, comme l’est l’amour à un niveau beaucoup plus intime et personnel .(Antérieurement l’aptitude à la sympathie cela devait être en correspondance avec les commandements de la morale religieuse… ?).

- La guerre des sexes ou « la baise » étroitement limitée à elle-même désorganisent, détruisent  ces champs de stockage affectif . Comme à l’encontre des. des services publics la privatisation/désorganisation peut le faire de son côté.

- La sympathie apprécie beaucoup la connaissance des parcours mutuels, connaissance  explicite ou intuitive.

- L’amour va extrêmement loin dans la pénétration ou l’inter pénétration de deux êtres puisqu’il va jusqu’à l’interpénétration biologique  et là se jouent d’autres paramètres  - les paramètres de la vie elle-même -, mêlés de manière bien plus indiscernables, que tous ceux de la sympathie, de l’amitié, ou de la fraternité…Là les risques sont indiscernables, les discordances, s’il en est,  souvent imprévisibles, souvent insurmontables, parfois rédhibitoires ; ce qui n’est pas vrai au même point pour la sympathie, l’amitié, la fraternité … . Même au niveau de la tendresse ces paramètres biologiques (et sexuels bien entendu)  ne sont pas aussi décisifs pour la sympathie, l’amitié, la fraternité, y compris pour les tendresses familiales .

La  part  des conditions et du contexte externes fait presque l’essentiel pour la sympathie, l’amitié, la fraternité …Ce n’est pas vrai pour l’amour , l’essentiel, là, tient à « la personne » dans son intégralité, interne/ externe. 

 

A ces passages on retrouve où  se placent les rôles affectifs du tissu, entre chair et âme, entre soi et autrui, sans rupture de registre justement . 

(v.Le pagne du Christ dans la peinture, la sculpture …, il est le répondant au masculin de l’Annonciation et du mystère de l’incarnation qui est au féminin, il en est la caution).

 

17) - Corps et fonctionnement mental ne font qu’un : comment dans le cas de nos tissus ils vont même à la rencontre l’un de l’autre ? Il est intéressant de noter, quand il s’agit de nos tissus et du tissu, que les deux fonctionnements suivants, l’un du côté « organique », l’autre du côté « mental » vont en sens inverse comme à la rencontre l’un de l’autre : - A -  avec l’organique de nos tissus on va de l’irrégularité des formes, du caoutchouteux le plus souvent (sauf tissus osseux), le plus souvent non géomètrisable de tous les composants du vivant, y compris dans l’agencement des neurones  formant notre système nerveux, à la régularité rigoureuse des constructions logiques dont est capable notre cerveau à partir des nerfs ; - B – avec le tissu , on va du régulier compté de la structure tissée  (nombre de fils et des croisures  de fils) à l’imprévisible non géométrisable des plis  qui se forment dans le tissu à partir de sa structure dans sa rencontre avec  toute animation par nos mouvements, la vie  ou le souffle du vent. 

 

17.2) Comme les gènes  qui doivent « s’exprimer » pour jouer leur rôle dans l’organisme nouveau né, l’expression du sexe féminin, du désir féminin et l’expression de l’esprit féminin jusque là bridés  doivent être complètes pour que change avec une parité réelle notre socle de civilisation . En dépit des buttées et supposées ruptures de registre qui la gênent .

04/10/09

17.3)- Nécessité d’inverser la perspective - « La perspective inverse » c’est juste ne plus considérer le corps et l’esprit, du seul point de vue de la conscience élevée résultante,  qui se voit automatiquement séparée du corps  et au dessus de lui, « inspectant le passé » (plutôt que le respectant), jusqu’où  elle butte inévitablement, moyennant ce qui est pris à tort trop souvent comme une irrépressible rupture de registre. Pourquoi cette erreur de perspective doit se voir opposer l’inverse, une perspective inverse ? Parce que la conscience, dans son activité théorique ou même tout simplement dans sa marche en avant, procède par projections constantes au-delà ; et parce qu’elle suppose sans cesse de se constituer dans l’ignorance de l’activité  de ses neurones ; la conscience se considère bien plus comme un héritage directe du seul  passé de la civilisation historique connue que comme le fait de la très longue durée de son évolution neuronale remontant bien antérieurement. L’anthropologique cède trop facilement toute la place au « culturel » . C’est ce que  nous retenons par le pli pris de nos habitudes de pensée et de nos ignorances comme le signe qu’elle est au dessus de ses propres agencements neuronaux organiques et tellement au dessus de son substrat biologique.

(Edelman – Auffray)

 

                       D.2 - A partir  de  nos  Mémoires

 

18) - Trois mémoires  à l’œuvre – Mémoire génétique, mémoire éthologique,  mémoire culturelle - Ces trois  mémoires génétique, éthologique et culturelle ne vivent pas à la même échelle, cette fois-ci dans la durée, ni au même rythme . La mémoire génétique et surtout la mémoire phylogénétique, mémoire de l’espèce, sont dans un rapport bien plus prolongé avec la durée . Mais si l’on considère l’échelle individuelle et l’échelle collective les 3 mémoires  se retrouvent , elles  interviennent  assez proches et peuvent se combiner : - pour le collectif mémoire phylogénétique et transmission cumulative à chaque génération des patrimoines culturels de chaque civilisation; - du côté de l’individu  patrimoine génétique individuel et acquisition individuelle, d’abord de la mémoire éthologique dont l‘incidence directe est avant tout individuelle, puis de la mémoire culturelle qui pour la plus grande part est une mémoire collective

Ce sont là 3 Mémoires agissantes  : Mémoire génétique,mémoire éthologique, mémoire culturelle. La psychanalyse, elle, ne fait état que de mémoires subissantes : oppression subie du fait de l’inconscient, oppression subie du fait d’un « oedipe mal dénoué »… Les souvenirs d’enfance  sont  les constituants des deux mémoires  éthologique et culturelle, de celle-ci dans ses premiers pas, de celle-là ensuite . Il n’est pas toujours  facile de bien reconnaître  leurs attributions . Ils peuvent manquer ou n’être pas heureux, ces souvenirs . Enfants et adolescents sont des sujets qui se constituent, se construisent  entre mémoires agissantes et mémoires subissantes .

 

19) – Une Lacune dans nos mémoires savantes du passé . On a d’une part  buttées/ruptures de registre que renforce presque toujours le spécialiste de telle ou telle époque ou civilisation lorsqu’il pense être arrivé en remontant le temps dans sa recherche aux limites de son domaine ; il n’ira pas au-delà, il n’a pas à aller au-delà , il n’a pas à remonter dans le temps au-delà (« avant ? … connais pas » ), c’est comme un réflexe d’où il résulte presque automatiquement l’idée diffuse qu’il en est ainsi parce qu’à cette limite quelque chose de tout à fait nouveau a commencé et il sera colportée à partir de ce souffle trop court de la recherche la conviction bien mal fondée qu’il y a eu à cette limite rupture de registre. C’est aussi une rétro projection de notre habitude de pensée par début et fin .

On peut avoir d’autre part, et finalement en rigoureuse opposition, pour la recherche en sens inverse qui vient vers nous depuis le lointain passé, des propositions telles que « le paléolithique supérieur allant vers le néolithique  était  par exemple en attente de tissage » ; ceci lu dans l’apparition des  figures rythmiques  (incisions sur os, signes  sur galets ….répétitifs et rythmiques …) de plus en plus nombreuses alors que cessaient ou tendaient à cesser les figurations d’animaux des gravures et peintures rupestres à la veille du néolithique  qui va voir l’apparition des premiers tissages.

Autre exemple, ailleurs dans l’espace et plus proche de nous dans le temps, les broderies à velours des femmes des tribus Shoowas (Royaume de Kuba, Congo jusqu’au début du XX e siècle) semblent être « en attente de l’écriture » (certes l’écriture des colonisateurs tout autour  menace d’invasion les brodeuses sans écriture).

Ces deux attitudes – buttées/ruptures de registre  ou « en attente de » - ne vont jamais vraiment jusqu’à la  rencontre l’une de l’autre,  elles signalent  donc une lacune  que la recherche en général ne sait pas combler . Elles nous indiquent que les recherches sont beaucoup trop cloisonnées et les échanges entre elles très insuffisants. Les longues continuités comme la juste place d’autres cultures sont très difficilement approchées . « En   attente de » est encore une rétro projection de notre habitude de nous projeter vers l’avenir.  15/01/09

- Un article utile ( Libération du 12/05/09 sur les travaux des mathématiciens  Dehaene,  André  Knops – Science N°du 7 mai 09) : l ‘utilisation des chiffres arabes (mouvement des yeux vers la gauche pour les soustractions, vers la droite pour les additions) montre que l’évolution culturelle prend la suite de la sélection naturelle ? Sans cependant vraiment établir et suivre de près le chemin de cet enchaînement.. Des prédispositions au compte et aux nombres se sont formées dans nos fonctionnements neurologiques par la sélection naturelle sur la longue durée « comme pour la lecture ».Egalement et bien plus fondamentalement pour le Langage, cela a été dit! Ces prédispositions existent chez les jeunes enfants (et même chez les primates dont nous sommes). (v.D2.4)                  

 

19 bis) -Reprendre les choses, en profondeur, à leur niveau de base - 

1) – Si on oppose «  âge de la sexualité enfantine » ( moins de 5 ans)  et « âge de latence » (de 6 à 12 ans) , ce que fait la psychanalyse, on oppose deux lancées du développement de l’individu pourtant certainement à prendre à égalité d’importance et en composition. Ce n’est pas loin d’une menace/mutilation, via la psychanalyse entre autres, des bases de « la civilisation de la tendresse »  . C’est opposer a) le sexe  à  b ) la disponibilité particulière de l’enfant  à « l’âge de latence » pour le développement de son être moral, il est vrai tellement souvent dans le sens d’une culture dualiste ; c’est opposer  le charnel aux dispositions favorables à cet âge au développement de son esprit  en même temps que croît toute sa personne. C’est vouloir une désarticulation de la personne  en cours de  formation  entre corps et esprit , et finalement  ne laisser que le trouble (l’inconscient finalement a beau jeu à ce compte ) sans faire reculer d’un pas  la vieille culture dualiste . Freud joue ce jeu mais aussi de leur côté, à l’opposé, et tout autant, les magisters de l’école. Deux jeux opposés ! Impossibilité d’aucune cohérence à la base dans ces conditions ! Et aucune cohérence ancienne à quoi pouvoir tenir aujourd’hui, ni religion, ni idéologies, toutes caduques. On ménage  ainsi un  trouble maximum pour l’adolescent . Crise de l’école nationale et beaucoup d’incohérence dans les mœurs , d’autre part.

2) – Il est important et nécessaire de reprendre  les choses à ce niveau d’opposition de base . Entre autres. Voir s’il est possible de trouver davantage d’accord entre la place du sexe désormais et les modifications indispensables des programmes de l’école ?Voir musique et rythmes, voyages et métissages…par exemple, propositions pour une modernité non close  ( racines, identité et projections avancées…), pour une culture de l’intégration du corps et de l’esprit , de l’entre-deux  aussi … .

 

19 .3) – Sur l’âge de latence , 6 à 12 ans – On regrette d’être obligé d’en dire un peu de mal . C’est l’âge où s’enregistrent les souvenirs d’enfance les plus forts … heureux ou …malheureux  ;  sans doute est-ce l’âge du développement des sentiments et des besoins de tendresse ; mais c’est aussi le début de l’installation des réflexes dualistes  - l’esprit loin du corps, comme séparé du corps !!! – par l’école (sans parler de l’éventuelle formation religieuse ), l’école des mots, des méthodes et des « cultes » culturels, lesquels vont d’ailleurs entrer en concurrence avec les plus chauds souvenirs d’enfance ; c’est en pleine croissance de la personne  l’installation structurelle de la société dans l’individu. Les plus  redoutables discordances sont ainsi préparées pour la suite – entre pur et impur, entre la formation des objectifs de l’individu et sens social, éventuellement entre conditionnements familiaux disparates ; sans que soient fournis les moyens d’aucune forte cohérence tournée et inventée vers l’avenir ; par exemple  à l’école manquent les rythmes, les métissages culturels…peu volontiers admis.

 

20) – Discordances (déviance )- Concordances  – Milieu / conditionnements

1) - Faute de cohérences minimales d’ensemble et dès lors qu’on ne peut plus trouver d’intérêt  aux activités politiques (ni idéologiques ni religieuses) il n’y a que la convivialité des consommateurs qui réunissent les gens, plus les matchs de foot. Et si les conditionnements de A, B et C ne sont pas les mêmes, inévitablement  ce sont les discordances qui à un moment ou à un autre prennent le dessus, qui surgissent au milieu du terrain . Si les conditionnements des uns et des autres sont homogènes (gens du même milieu) cela ne donne au mieux qu’une concorde rétrécie.

Quand des cohérences d’ensemble fonctionnaient encore, ces discordances ne surgissaient pas au premier plan à tout bout de champ, elles étaient tout à fait dépassées justement par ces cohérences d’ensemble. 

Ces discordances, toujours menaçantes sont du même ordre que ce qui ménage le maximum de trouble pour l’adolescent .

2) – On peut résumer tout ça autour des questions de « Milieux » . « Du même milieu » ça veut dire quoi ? Milieu de quoi ? Et « Changer de milieu » ? A quel point ça tire à conséquence, bien le mesurer. A vrai dire on n’a généralement pas eu le choix .

3) – Ainsi s’ouvrent quelque fois pour certains  les chemins de la « Déviance ». Mais capable de mener à quoi de neuf , de bienfaisant?

21) - La Place de l’enfant - Transmission et prolongement peuvent faillir, ça n’enlève rien è la fonction vitale que l’enfant a pu et peut remplir en particulier pour atténuer les discordes dans le couple qui l’a conçu, les remplir de cohérence . L’enfant ( l’enfance) tient, entretient la vie, il aurait la force de remplir de vie des fossiles ! Il irrigue le corps familial, son flux vital forme les vaisseaux de tout le réseau  par où il circule, il constitue de la cohérence organique là où il y a trop d’écarts, de très grandes discordances, l’enfant n’a pas voulu les connaître et c’est bien trop qu’il les subissent . Il est. Quand l’enfance finit quelque chose sans doute disparaît mais le respect et l’attachement pour l’enfance peuvent en être encore augmentés à partir de là et surtout ils se trouvent confirmés. Ceci vaut au moins autant au moral que dans la réalité physique de l’existence.. Tout ce bienfait est venu de naissance par l’enfant dans le mouvement de vie qu’il est par nature , sponte sua, sui generis. Même si « le grand » est maintenant loin, il aura encore le pouvoir d’occuper de sa présence les écarts et discordes qui vont ressurgir à son départ physique, le pouvoir de combler les trop grands écarts en ouvrant le stockage affectif qu’il a permis, lequel jusque ici en attente  trouve là sa meilleure dépense . L’enfance a un  pouvoir de médiation , même rétroactif ; si les discordes ne sont pas les plus fortes,  ce pouvoir peut s’exercer encore bien plus tard  .   

Des pulsions sexuelles, qui ont conjoint les parents à l’enfant qui en est venu, dans ce passage on doit savoir reconnaître un bond qualitatif trop rarement retenu – moins que jamais aujourd’hui - comme l’un des fondements les plus sûrs de toute morale des mœurs, des sentiments et des actes.27/05/09

27/03/09

22)-Enregistrements/effacements des souvenirs d’enfance et de jeunesse

La disponibilité « corps » ( de tous les sens,  corps - esprit jusque là un ), entière et totalement spontanée,  est tellement plus grande dans l’enfance et la jeunesse …. , les souvenirs enregistrés alors ont une intensité d’adhésion incomparable (l’équivalent d’une valeur poétique elle-même incomparable).Plus tard l’enregistrement des souvenirs rencontre  toujours  des classements déjà établis par l’esprit qui en bloquent l’intégration/constitution corps/esprit, ou simplement ils sont « du déjà vu »  parce que le temps passé en a fourni l’occasion.

Les effacements de souvenirs d’enfance ou de jeunesse se produisent aux changements d’âge dans des temps bientôt survenus tellement différents  des temps vécus dans cette enfance ou cette  jeunesse ; ces souvenirs «  décrochent » alors complètement, ils semblent ne plus  être en phase  avec rien du tout du temps que l’on vit.                                                                                              

Regain : on peut de façon volontaire 1- restaurer la vivacité de ses souvenirs d’enfance ou lointains , 2 – combattre cet extérieur du « trop actuel » s’il est devenu menaçant et destructeur par trop de décalage avec l’ancien temps , 3 – débrancher s’il le faut ce « trop actuel »  et favoriser le flux vital entre – deux, entre « déjà vu » et « trop actuel », 4 –  pour l’équilibre aménager et entretenir à partir de là une nouvelle vie intérieure adaptée, sans sabandonner lâchement aux nouveaux temps . Mais l’appeler autrement.   De quel nom ? Cette nouvelle vie intérieure on peut l’appeler : “Ferveur de vivre de la personne toute entière, corps-esprit, sang, nerfs, cerveau, sexe, en interaction intégrale et constante avec les autres” ?

 

 

                                     D. 3  Les problèmes du Mesureur 

 

24/08/09

1) – La place de l’ingénieur – Elle est entre la technique et la science dans « l’application » qui peut être innovante mais doit être de toute façon fonctionnelle et constructive . L’ingénieur est dans le domaine des actes au niveau des « forces » dont on sait qu’elles dépassent de loin les limites étroites de notre intentionnalité. Il est un mesureur, et comme mesureur il est certain que les mesures qu’il prend sont exactes et sûres, dans la petite partie du champ de ces forces qu’il maîtrise . Tandis que le physicien n’est pas sûr qu’il soit capable de les mesurer. L’ingénieur est « en travail » (entre des limites précisément définies) comme le sont les gènes masculins et féminins dans le mélange des sexes, en  pleine innovation hasardeuse, avec des risques auxquels rien n’échappe pourtant . Pas moins utile, pas plus utile que l’artiste ou le physicien, mais beaucoup plus sûr qu’eux .  

 

1/09/09

2) - Le problème du mesureur 

Etablir liste de tous les traits humains qui créent «le problème du mesureur » et feraient croire …. ou génèrent tans de venteuses entités métaphysiques.

Le rapport F /H. est le seul domaine  où la nature récuse  d’emblée le mesureur et ses impuissances limitatives . Le mesureur est seulement et toujours « à l’extérieur », il est incapable d’être lui-même entre-deux.

11/09/09

3) - Nos prédispositions structurales au niveau mental et neurologiques  pour les mathématiques, la tendance générale à croire que ces prédispositions sont comme l’inscription dans le cerveau humain des chiffres et figures selon lesquels la nature est configurée, c’est cela qui nous vaut des instruments de mesure à limites de capacités et d’être des mesureurs à limites de capacités ; donc inaptes aux mesures et découvertes qui seraient saisissables au-delà . Il est indispensable de rester bien conscients que nous n’avons d’aptitudes à mesurer qu’à la mesure  de ce qui est spécifiquement et strictement le résultat de l’évolution humaine, sûrement sans incidence de toute la bien plus large nature ni sans capacité de prise sur celle-ci au delà de la très petite part  dont ces aptitudes  sont capables de saisir les mesures.

Parmi ces prédispositions on a sûrement la reproduction fortement marquée de la  brièveté de l’aventure d’une vie humaine entre naissance et mort, cette marque dès qu’il s’agit du temps à l’échelle de l’univers ressort inévitablement - « début et fin » - dans la représentation que nous nous en faisons et que nous jugeons bien aventureusement indiscutable. (Quoi avant le Big Bang ?) .

Et de même pour tout ce qui bloque la connaissance à chaque fois qu’on se laisse aller à voir dans son domaine de  recherche « une rupture de registre » ( ex. ? Big Bang de l’esprit pour Homo sapiens vers- 50000 ans). Avoir plus tôt en tête la notion « de transformation lente » et “les très longues continuités” ( v.Fr. Jullien).

11/09/09

 4) -Etablir la liste de tous les traits humains qui créent «le problème du mesureur»,  génèrent tant de venteuses entités métaphysiques et y  feraient croire .

Relevé des impuissances limitatives les plus évidentes du mesureur dans toute notre représentation de l’espace et du temps d’avant la relativité et la mécanique quantique

- La bible et la création du monde , toute la durée  = 6000 ans ! ….

- Les monothéismes ;

- l’idée de progrès ;

- la communication et la course en avant technologique, sans intégration de la vie intérieure ;

- l’incapacité des médias à produire autre chose  « qu’effet d’annonce » et « lecture de résultat » ;

- l’appréhension statique de la réalité  et des phénomènes à  tous leurs niveaux ;

- l’incapacité à pratiquer la réversibilité dans toute appréhension du réel, connaissances, idées, actes.

- ne pas savoir se rendre compte que les « lois » de la physiques telles qu’elles sont formulées par les scientifiques  sont d’abord et seulement à la mesure de ce que le cerveau est capable d’apprécier, de mesurer, de formuler,  tel qu’il s’est constitué au cours de l’évolution ; elles ne sont  pas la mesure de toute la réalité physique du monde, elles ne sont pas, telles quelles, inscrites en celles-ci et la régissant  souverainement ;

- toute tendance à prendre les effets de seuil pour des ruptures de registre ; 

- tout freinage à l’intégration de la conscience et du vivant ;

- la religion de la libération sexuelle ;

- l’androgynie et la guerre des sexes ;

- l’insanité de l’expression « tomber enceinte » ;

- toutes les menaces sur l’environnement par les excès des modes de productions et de consommation ;

- les restes de sentiment de supériorité des pays riches (et des riches) qui impliquent l’incapacité de connaître la réalité des masses humaines, de leur sort , ni de s’en soucier vraiment ; 

- la transformation des réalités  du rapport difficile entre individuel et collectif  en problèmes de société  en entités métaphysiques venteuses;

- l’abus des mots qui deviennent des prisons : pourquoi, comment ? 

- les problèmes identitaires à partir de la langue et du sentiment national ;

- les excès du Repli réflexif et à l’opposé les excès du dépli ;

- l’incapacité de nos facultés d’analyse « savantes »,  formées dans des cycles plus anciens sur d’autres proportions,  à prendre la mesure des réalités nouvelles qui sont en train de prendre toute la place ;

- l‘incapacité à mettre en discussion l’entropie (2ème principe de la thermo dynamique))comme inévitable

- l’incapacité à relier dans une appréhension d’ensemble  notre réalité biologique à la réalité de toute la nature, à la réalité cosmique .

- l’incapacité à envisager de mettre en question  l‘inéluctabité du commencement et le Big Bang , à envisager l’avant ( comme l’après, après la fin de l’univers que l’on situe à quelque 15 milliards d’années …) .

15/09/09

5) - Ceux-là sont complètement inaptes à mesurer utilement quoique ce soit du réel – Aussi bien Odon, ce deuxième abbé de Cluny (Xe s.), qui veut dégoûter des femmes «  par la fiente  de leurs viscères »  (comme si ceux des hommes étaient exempts de cette « souillure » !),  que cet internaute qui donne comme « objet » de son mail pour des pilules de Viagra : « Votre jet de viande » !

15/09/09

6 ) - Toujours les problèmes du Mesureur – C’est d’hier : le rapport Stiglitz-Nobel : les instruments de mesure de la réalité économique et sociale sont mauvais, notamment le PIB, il faut en changer et mesurer par exemple «  le Bien-être + ou – », l’incorporer  dans un PNN (ou Produit National Net)) ….  On est donc là aussi sur les problèmes du mesureur et des « curseurs qu’il faut déplacer » .

 19/09/09

7) - Cartes géographiques, plans et numérique – Savoir lire une carte routière pour suivre un itinéraire, les femmes, dit-on, ne sont pas douées pour ça. Pourtant une carte c’est plutôt plus concret que l’approche des procédures informatique, plus concret que le numérique qui, dit-on encore, « dématérialise » nos représentations, Sauf que par Google-map, la carte et le numérique et la vision aérienne  qui accompagne le plan ne font qu’un, la carte vient jusqu’à nous et est très facilement ressentie presque matériellement par tous ses détails accessibles évidemment aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Le procédural informatique numérique  est  au moins aussi aisément pratiqué par les femmes que par les homme, et encore plus par les enfants et les jeunes . C’est qu’ici on atteint  le niveau de nos « structures mentales » . Pas de résistance particulière de la part des femmes , alors qu’il y en a manifestement quand il s’agit de lire une carte . Comment situer  cette contradiction ? Ce qui est en cause est sans doute la plus grande place  donnée par les hommes à la distance réflexive selon la vieille habitude de dominance qui excluait les femmes de la réflexion abstraite, il s’agit d’un reste. Le numérique n’a pas besoin de la distance réflexive dans sa pratique courante, même dans les procédures à suivre pour opérer  (sauf pour le programmateur, plus rarement la programmatrice, qui est  à l’origine de ces procédures ) .  Le numérique s’apprend, se pratique et se vit comme immédiat , immédiat comme l’est le calcul mental.

 

                       

                              E  – « L’air de ne pas y toucher » ?

 

1) - « Avec l’air de ne pas y toucher » - La bonne éducation (bonnes manières – BCBG), d’excellentes études, la fréquentation des différents domaines de l’esprit qui font les personnes cultivée, un raffinement poussé très loin dans les formes du savoir-vivre, du savoir recevoir, au moins deux langues, des voyages et des sports, tous les atouts de formation des personnes  fines et distinguées donnent  cet effet ineffaçable : «  l’air de ne pas y toucher » ; tout cela  ne facilite  pas la bascule, l’intégration cerveau/corps, conscience /substrat biologique, l’intégration ressentie en tout instant  de la  conscience et du vivant. En dehors de ses domaines principaux d’efficience dominatrice l’establishment génère et cultive tout à fait normalement et spontanément cette tendance profonde « à ne pas y toucher », « à la retenue dualiste », que ce soit clairement consenti ou par tout ce conditionnement .  Il s’agit toujours, au moins dans la forme, de se tenir à distance respectueuse, justement pour respecter les formes, pas loin donc par la retenue d’une constante pratique du « repli réflexif » et par là du  goût pour les entités métaphysiques .

 

-Parmi les effets pervers de la culture : justement « son air de ne pas y toucher ».

- S’il y a déclin  ou même fin de civilisation du côté du vieux monde, le problème doit  prendre en compte l’effet , de « cet air de ne pas y toucher ». Dans l’histoire les excès de raffinement ont souvent accompagné les déclins.

 

- Art et Science sont des remplissages de haut niveau qui pour les raffinés, les distingués peuvent dissimuler leur allergie et combler l’écart masqué et « métaphysique » entre  « avec l’air de ne pas y toucher » et « tout en y touchant ». Cet écart indique une véritable allergie pour « le y toucher vraiment » et même crûment . L’Art  cultive le trouble qui lui permet « d’y toucher crûment » de façon troublante, la science qui expérimente selon méthode et lois «  y touche vraiment » mais avec la plus subtile délicatesse, qui convient aux gens distingués même s’ils n’y comprennent rien.

- « Y toucher crûment »,  le mode populaire – Le populaire a des façons crues en gestes et en paroles, « y touche «vraiment », « les mains dans le cambouis » ne le dérange pas  mais le plus souvent il lui manque le recul , une troisième dimension .

-  Les femmes ont beaucoup plus que les hommes le sens «  du toucher immédiat » dans bien des domaines subtiles comme le contact de peau à peau avec l’enfant, l’appréciation directe « comme à les toucher» de bien des situations ; sans aller nécessairement aux explications abstraites : mettre un enfant au monde, qui est tout dans le fait lui-même, n’a rien de métaphysique ; même le sexe est plus direct, à des traînes romantiques sentimentales près.  

 

Le procédural et « l’air de ne pas y toucher » ? sur Internet on trouve à foison «  l’air de trop y toucher » . Voir ces mails pour vanter le Viagra  et le  « jet de viande » qu’il promet . Et pourtant l’informatique serait le monde de « l‘immatériel » ! « Cet air de trop y toucher » si courant sur Internet mène à un autre dualisme, le « tout sexe » qui condamne l’esprit .

                                     

                                       

 

                                       F - Surnaturel et Stylisation                                                                         

 

 

04/08/08

19) - Deux exemples de mots  dont l’emploi conduit à deux dérives de la pensée . Le « surnaturel »  au sens strict veut dire : qui ne s’explique pas par des causes naturelles perceptibles , ni par des relations de cause à effet clairement lisibles dans la réalité immédiate. Aucune entité métaphysique n’est impliquée, cependant l’emploi courant substitue automatiquement à la définition première la notion d’une telle entité métaphysique derrière le mot surnaturel, sans nécessité , alors qu’il suffit de rapporter ce qui est appelé  phénomènes surnaturels à tout ce qui n’était pas ou  n’est pas accessible à la connaissance et pas non plus  à la conscience intuitive claire du réel, en somme à tout  ce qui n’est pas maîtrisée par la conscience. L’inconscient  n’est pas loin de ça sauf qu’il est reconnu existant de fait parmi les  encours humains naturels et comme faisant partie de la nature humaine . Pour les sociétés anciennes le mot « surnaturel » employé pour désigner les forces, les esprits, les êtres qui  naissent  d’une immersion purement existentielle dans le réel et sont à l’origine de leurs croyances, rites et mythes, sans aucune forme de pensée métaphysique,  ce mot doit pouvoir être remplacé par «  communicant avec l’inconnu » dans l’homme, dans son  environnement et dans son rapport à celui-ci ; lequel rapport s’avère progressivement tout fait de réalités naturelles . Mais 30 à 40 siècles de repli réflexif  ont  mené à cette dérive qui veut que « surnaturel » veuille dire pour tout le monde « dû à une intervention mystérieuse divine ou mythique, ou d’autres mondes non naturels » . Même Cl. Lévi-Strauss  emploie le mot « surnaturel » sans prendre soin de rétrécir son sens à sa juste dimension de «  communicant avec l’inconnu » avec toutes les incursions et innovations créatrices  que cela promet .

 Il y a un non-sens du même genre à propos  de l’emploi que Cl. Lévi-Strauss fait du mot  « stylisé » pour qualifier la principale différence entre les créations visuelles des sociétés archaïques et celles de nos civilisations  : ces créations, dit-il, sont « entièrement stylisées » alors que celles de nos civilisations sont plus soucieuses et respectueuses d’une ressemblance avec la réalité telle que nous la percevons (cf. la Mimésis d’Aristote : ressemblance/imitation vis-à-vis de  la réalité et respect de sa valeur « objective ») .

L’acception courante est que stylisation veut dire : simplification et géométrisation des formes  permettant d’aller vers le décoratif. Lévi-Strauss, qu’il le veuille ou non, véhicule  nécessairement cette réduction péjorative au décoratif quand il l’applique par exemple aux créations des peuples indiens de l’Amérique du nord-ouest jusqu’à la rive du Pacifique ( ex. : Colombie Britannique et Etat de Washington) . Alors qu’il est question de tout autre chose, de mythes et de rites « en transformation » selon lesquelles se trouvent structurés les croyances , les parentés,  les groupes de peuples . Et cela peut aller jusqu’à établir modèles et conventions  à la base d’une tradition. C’est bien tout ce que Cl. Lévi-Strauss nous expose avec la plus grande précision. Il s’agit toujours de la recherche d’une forme de communication avec « d’autres mondes » (chamanisme), avec l’au-delà du visible et du connu. Ces modes  «en transformations réciproques » d’un peuple à l’autre sont dans la nature du fonctionnement des groupes  humains . On est  aussi loin du décoratif dans ces œuvres visuelles  que d’un « surnaturel »  transcendant ou métaphysique . Il est plus opportun de parler d’un « entre-deux » entre peuples et  milieux naturels.

Si bien qu’on est amené  à trouver attelées ensemble les deux dérives  - Surnaturel et Stylisation - comme deux voies d’erreur, deux voies d’inconséquence dans notre approche des civilisations et des cultures qui nous sont étrangères ; deux  projections également erronées complètement déplacées et inappropriées de nos façons  de voir et de penser reportées sur ces civilisations qu’il d’agit de reconnaître pour ce qu’elles sont effectivement et non pas de les recadrer selon nos mesures .

Attelées ensemble, ces deux notions -  Surnaturel et Stylisation - , pourtant on les croirait d’ordinaire de visées totalement étrangères l’une à l’autre . Cela veut dire quoi ? Qu’il y a un défaut dans la cuirasse des mots .

 

Deux  masques Kwiatkiutl – Colombie Britannique

Tirés de « la Voie des Masques » 

de Cl. Lévi-Strauss

 

Brancusi – Danaïde

 et

Muse endormie

 

Brancusi - Cette dernière remarque/question qui semble prétendre à une portée générale entend cependant laisser en dehors une œuvre, l’œuvre de Brancusi qui s’est construite au plus près de  la « voie des masques » : stylisée, peut-on dire, et parfois inclinant vers le « décoratif » sans jamais y verser, ce qui fait réfléchir,  mais n‘impliquant jamais une aberrante recherche de spiritualité dans un surnaturel transcendant ; lui, Brancusi, restant toujours très proche des valeurs d’expression trouvées ailleurs que dans la représentation imitative, dans les exigences  profondes de la sensibilité et de la conscience humaines naturelles . On ne peut pas le dire si nettement même de Picasso  au-delà des Demoiselles d’Avignon.

 

                                           G   - Sur  l’ Art

 

1) – L’Art tel qu’il se définit aujourd’hui (I) - première qualification :

L’Art est « une forme de chamanisme moderne » - une crypto-religion » - ; il ne veut pas s’avouer qu’il est juste la pratique « sous couvert d’esthétique » de l’incursion  créatrice dans le domaine du non connu, en communication sensible avec un entre-deux entre connu et inconnu, qualifié abusivement de« surnaturel », pour rendre visible et dicible un inconnu tout à fait réel, qui n’est ni métaphysique ni transcendant. mais relève exclusivement des exigences de la conscience et de la sensibilité humaines .

L’inconscient comme le supposé besoin de transcendance correspondent à un même fonctionnement : la projection ou la plongée vers l’inconnu  et tous deux sont dans le champ du chamanisme ( ça vaut pour la religion monothéiste ou pour les psy.) .

Beuyes ou Mathew Barney (et Björk) ne sont-ils pas à prendre comme des chamanes ?

 

2) - Et alors Tissu et motifs dans tout ça ? Quel rapport ?  Si vous suivez les enchaînements fabuleux motifs-intervalles, sans doute trouverez-vous toujours qu’ils ont été l’objet d’une « stylisation » et  que vous êtes dans le « décoratif ». Remontez seulement sur cette lancée, déjà vous êtes dans le plus ou moins fabuleux, par cette voie jusqu’à des figures de masques et à quelque chose d’une communication chamanique avec l’inconnu fantastique  selon votre humeur. Mais  ce fantastique est simplement tissage ou  impression de motifs répétitifs . On est quand même très loin du tragique des « stylisations » des arts aztèques ou mayas qu’impliquaient les sacrifices humains de leur religion. Quoique dans les tissus du Pérou précolombien des hybrides anthropo-zoomorphes au masque menaçant brandissant en trophée des têtes humaines  soient les motifs constants  des tapisseries Paracas , tant que les rythmes réguliers et répétitifs  du motif de l’oiseau aligamari des tissus double-étoffe ne l’emportent  pas ( c’est-à-dire  jusqu’aux périodes Chancay ou Inca).

 

3) - L’Art tel qu’il se définit aujourd’hui (II)-”deuxièmequalification “ :                         Si proche exclusivement de la communication, il est simplement très proche du geste publicitaire qui  veille avant tout à surprendre par son inattendu parfois spirituel, sa nouveauté ; « geste novateurs, ou geste innovant”. C’est une question d’impact et non pas une proposition d’enrichissement personnel pour la sensibilité  profonde de chacun . Jan Favre, Jeff Koon, Damien Hirst sont à prendre plutôt comme des communicants que comme des chamanes.                                                        

 

L’Art se trouve de fait « requalifié » . Cette communication-là est aussi très proche du design et de son imposition.

L’Art fusionne actuellement avec le luxe (v. Damien Hirst : l’or , les diamants.- Gary Hill : l’or) comme avec le design .

L’Art est-il devenu conceptuel, pour compenser le primat procédural de la technologie en train de gagner la première place, contrant et dépassant  en un immense dépli, le repli réflexif ?

On peut aussi dire que l’art conceptuel (conception : idée , concept) est bien plus  « à partir de ce que je sais »  qu’ « à partir de ce que je vois », observe et ressens de la réalité telle que je la perçois  (perception) . C’est encore là un produit dérivé du primat  procédural de la technologie . Et ce n’est pas loin d’expliquer comment et pourquoi l’art conceptuel marche en même temps que le design. On dit bien “concept design” . (Exposition  aux Arts Décoratifs : « Dessiner le design » - “Le designer « numérique » a une vision plus conceptuelle que réelle, il peut substituer la programmation au dessin”).

4) - Cézanne ? Comment, sa « petite sensation » quand il peignait quelques fruits rassemblés et entre eux de courts espaces intervalles,  aurait-elle saisi des valeurs aussi prenantes , « la  beauté des choses » si elle avait dû céder le pas à ce qu’il pouvait en savoir, de ces fruits ? Si j’exprime ce que je sais, je n’ai sûrement plus le contact avec les interférences  de grande portée qui agissent à longue  portée dans la réalité des choses  et entre les choses, là d’où je suis et les vois et donc jusqu’à moi qui en fait partie, si je cherche à les peindre .11/05/09  

 

5) - Dans le passé , ce qu’on appelait  les sujets des œuvres peintes ou sculptées  valait souvent le concept dans l’art d’aujourd’hui (sujets bibliques, sujets historiques, sujets symboliques …) . Beaucoup de natures mortes, loin d’être seulement imitatives avaient la même enjeu que certaines œuvres « conceptuelles ».                

 


 

                                           H – Regard de l’Histoire

 

Hanah Harendt -  Un étonnant sens historique

 - Elle ne parle jamais de Freud, ni du sexe, ni de la mère, ni de l’enfant ; - elle ne prend pas en considération le problème du socle de civilisations décisif selon lequel le rapport Homme/Femme  s’est trouvé établi et  réglementé en chacune d’elles .

- Mais elle sait extraire des textes écrits, des mots, le cours  historique des civilisations. Sans doute reste-t-elle du côté des concepts et des mots, mais elle ne propose rien au-delà de ses constats et peut aboutir à : « tout n’est qu’une surface biologique », là elle rejoint Heisenberg .                                             

 

18/10/09 

Regard d’historien – A partir des différences entre la vision de Piaget (1949) et les nôtres de 2009 - Pour Piaget (1) et les autres il n y’avait rien encore, absolument rien du côté de l’informatique et du numérique (de même manquaient toutes les connaissances acquises depuis en biologie sur quoi aujourd’hui on ne peut pas ne pas faire fond ) et tout devait donc être  entendu d’abord du côté des mots, sous la domination des mots . Ce n’est plus le cas aujourd’hui où tant d’investigations fécondes, notamment du côté de la biologie, viennent en particulier des moyens du numérique. Les mots doivent céder beaucoup de place, autrement ils deviennent des prisons .  Piaget aujourd’hui ce n’est plus possible tel quel ? Teilhard ? si en raison de sa pratique de la paléontologie . Pavlov peut-être . Mais même invalidité sans doute pour la psychanalyse : voir les mots chez Lacan. (1) –De Piaget voir par exemple La formation du symbole chez l’enfant –1946.

On est assommé, si quittant ces disciplines qui suivent  au plus près les changements survenus en cinquante ans dans la vie humaine, on se trouve soudain immergé dans le monde de l’érudition  en tout domaine, par exemple dans le monde des recherches des chartistes sur les manuscrits du Moyen-âge . Leur objet ne bouge pas et leurs recherches ne courent pas après les incidences des grands changements qui surviennent actuellement. Ils sont dans une tranquillité intemporelle s’occupant seulement d’établir (ou rétablir) l’authenticité du passé. (Ceci peut être dit même si des technologies nouvelles, y compris numériques, comptent parmi les moyens de recherche de cette authentification ).

A ne jamais lever le nez de leur objet dans son détail, de leurs manuscrits, ces chercheurs , même s’ils établissent des matériaux authentifiés, ne relèvent aucun des traits nouveaux d’une plus grande ampleur qui sont proprement l’histoire, et c’est ainsi que commence la confection  « des housses » dont sont habillés les grands personnages, censés être les seuls acteurs, qu’on ne pourra  leur enlever et qui vont recouvrir et dissimuler la matière et les ressorts de l’histoire pour toute la postérité.

                                             

ILyrique                                                           

 

10/10/09

Ce que me dit chaque lumière et chaque ombre dans le jardin, dans la maison… certainement est purement subjectif comme le sont les dispositions de mes cartes neurales (neurologiques) prédisposées en facultés sensibles, elles-mêmes elles aussi évidemment purement subjectives . Cela, pas plus pas moins .

Et ça n’empêche pas que cet échange sensible d’expression avec lumière et ombre se rattache à ma présence vivante objective dans ce jardin, la maison, dans le monde éclairé par la lumière ou à l’ombre de ce qui s’interpose pour un instant sur le trajet de la lumière entre ce monde physiquement et  objectivement  là pour moi, et moi présent pour lui à cet instant .

De même mes dispositions neurales d’une particularité absolument personnelles se rattachent, à un certains niveau type de complexité de leur agencement, aux aptitudes de tout le monde à avoir des prédispositions parentes, finalement propres à l’espèce humaine entière dans ses rapports à quelques instants du temps  dans quelque jardin ou en quelque intérieur .

L’affaire est subjective–objective : de la biologie neurale aux états de conscience ; inclus tous deux dans la nature physique où le soleil est pour tous et partout acteur . 

Cette intégration subjective/objective, nous ne pouvons nous en persuader que si toutes les barrières entre notre conscience et la biologie de nos nerfs  sont tombées ; au même point qu’elles tombent de fait dans la poésie, quoiqu’on en dise,  dès que se forment un sentiment , une expression poétique.

 

Donc ça vaut le coup d’expliciter dans le détail ce que me raconte  cette raie de lumière  portée à la plus haute intensité sur le tapis de mousse:/herbe / feuille parmi tant d’ombre après un instant sans elle, quand elle apparaît, avant un autre instant à nouveau sans elle . Expliciter ce récit d’entre elle et moi dans le détail qui est un murmure en un lieu précis, dans une très petite part de l’espace où s’est établie ma présence . Le récit est  bien un échange, subjectif- objectif d’entre la raie de lumière, et moi, il se compose indissolublement d’elle et de moi.                                           Qu’est-ce qui se dit entre elle, cette raie de lumière, et moi ? C’est toute l’affaire.                                          

Beaucoup tient dans la manière unique où s’établit pour moi le rapport de l’herbe très éclairée et de la très vaste ombre où elle apparaît en un mince filet lumineux fascinant et même éblouissant . – Beaucoup tient aussi de ce fait à l’extrême précision de la dentelure de l’herbe dont se compose ce filet lumineux, qui va jusqu’au moindre détail de ses brins nombreux, visibles en rang et tous différents, plus individualisés qu’ils ne le seraient  sous la lumière ordinaire.- Beaucoup tient finalement au brusque changement d’échelle selon lequel se lit le rapport d’une parfaite netteté de ces minuscules ornements en feston de cette raie de lumière d’herbe, avec l’ombre immense qui la dessine de prés mais s’amplifie de tout le sentiment d’un vaste feuillage capable partout d’arrêter la lumière, sauf pour ce mince filet lumineux qu’elle laisse passer, comme un privilège qui lui est consenti . Ainsi se forme le pathétique de ces quelques instants rares. Sitôt là la projection de mes propres dimensions sensibles introduisent de partielles personnifications de la réalité physique qui me retient . L’herbe sous la forme de cette parfaite et complète  présence lumineuse est une solitude en attente, certainement l’objet  d’un désir dans la nature que l’ombre peut bientôt réussir à couvrir ; et tout cela veut dire : « ce n’était pas avant – cela ne sera plus après – la parfaite harmonie, la parfaite union des vivants se vit là au présent ». Comme « un premier instant de l’esprit », dirait  un poète dualiste . Moi je dis bien : « comme un instant d’harmonie des vivants entièrement  au présent , herbes, lumière, ombres, avec moi plus un souffle d’air qui passe et agite légèrement les branchages, tandis que le détail de l’herbe lumineuse est resté complètement immobile, intégralement immobile » . Nostalgie : Hélène aurait pu être là ? Quelle autre félicité est ici promise ? Rien que dans l’instant ? Ce sentiment appartient autant à ce fragment de nature et à la nature humaine qu’à moi, il est autant moral que physique, autant corporel que mental, autant spirituel que charnel, autant nerveux que conscient . Il est le fait de l’heureux arrangement qui s’est trouvé du rapport de ce fragment de nature avec ce fragment de l’espèce humaine que je suis .

Il est presque certain que même si cette raie de lumière est vue, en même temps que par moi, par quelqu’un d’autre, il ne se racontera pas entre cet autre et  elle la même histoire que ce qui se dit et se raconte entre elle et moi.

 

Mais qui en est témoin  à part moi?

 

16/11/09

Culture – Nature

- Pas d’accès aux longues continuités si on ne prend que la Culture . Avec la Culture on a tôt fait par exemple de prendre les « genres » masculin et féminin en tenant presque pour rien les « sexes biologiques » . Cela ne mène pas loin  dans les continuités.  Dans le «  Lyrique » dont j’ai rendu compte, sans doute dois-je faire état de ce qui est « vision,  perception et sensibilité culturelles » selon lesquelles je réagis, mais il s’agit bien plus largement d’un rapport à la nature, au cosmos même , qui peut avoir à la rigueur dans la premières approche la vêtures des plis pris par culture, mais je sais bien que l’essentiel  est neuf dans cette sensibilité .

                                    

                                                       J  – Regard de la Science

 

23/08/09

1) - R. Feynman – Physique et Mathématiques

- La loi de Gravitation n’a pas et ne peut avoir d’autre formulation exacte qu’une expression mathématique.- Les mathématiques sont des outils et des dispositions mentales qui  permettent aux physiciens de raisonner pour formuler les nouvelles lois  dans  le sens  de la description la meilleure possible de la nature (en cela elles sont peut-être l’analogue des prédispositions mentales peu à peu acquises par l’espèce humaine qui lui ont permis de développer le langage – cf. Whitehead) .

Les mathématiques, plutôt que de supposer que ce sont des formes et modèles qui sont au cœur des réalités principales de la nature, y compris cosmiques, et peuvent en rendre compte, penser que modèles et formalisations mathématiques sont des acquis de l’évolution humaine au niveau des structures neurologiques et des fonctionnements mentaux de l’humanité qui lui permettent de décrire et de reconnaître dans cette nature, y compris cosmique, une certaine part de ces réalités naturelles, du moins ce qui de celles-ci est dès lors intelligible pour le cerveau humain . Au delà de cette part saisissable, reste sans doute inintelligible de loin la plus grande part  à connaître de  ces réalités objets de la physique et des autres sciences « naturelles » (VST ?) . Et même dans cette part saisissable, dans ce qui est compris et qui s’exprime par des lois reconnues des fonctionnements de la nature, ces lois ne peuvent souvent avoir qu’une expression mathématique ( ex . justement la loi de Gravitation ).  

Le tissu est entre intelligible et inintelligible mais sensible . Voir aussi sous le même éclairage le supposé problème de l’inconscient inaccessible au conscient .

- L’irréversibilité entre passé et futur, une forme de l’irréversibilité du temps, c’est l’embrouillage irrépressible de la vie réelle de la nature qui en est le fait même, mais les lois physiques qui tentent de décrire cette vie tellement complexe de la nature peuvent, elles, être réversibles, dit Feynman . Et le compte du temps, parmi les temps infinis d’avant et d’après ? La mémoire n’est-elle pas un genre de temps rétroactif, rétrograde, un genre de  réversibilité du temps ?

* - La cohérence ne suffit pas pour que la démarche du physiciens soit satisfaisante et saisisse une nouvelle part de la nature,  même si elle aboutit à des formulations simples et élégantes . 11/09/09

          

2) - Nos prédispositions structurales au niveau mental et neurologiques  pour les mathématiques, la tendance générale à croire que ces prédispositions sont comme l’inscription dans le cerveau humain des chiffres et figures selon lesquels la nature est configurée, c’est cela qui nous vaut des instruments de mesure à limites de capacités et d’être des mesureurs à limites de capacités ; donc inaptes aux mesures et découvertes qui seraient saisissables au-delà . Il est indispensable de rester bien conscients que nous n’avons d’aptitudes à mesurer qu’à la mesure  de ce qui est spécifiquement et strictement le résultat de l’évolution humaine, sûrement sans incidence de toute la plus large nature ni sans capacité de prise sur celle-ci au delà de la très petite part  dont ces aptitudes  sont capables de saisir les mesures.

 

Parmi ces prédispositions on a sûrement par l’habitude selon laquelle elles se sont formées, la reproduction marquée de la courte aventure d’une vie humaine entre naissance et mort  appliquée au temps à l’échelle de l’univers «  début et fin » dans la représentation que nous nous en faisons et que nous jugeons bien aventureusement indiscutable. (Quoi avant le Big Bang ?) .

Et de même pour tout ce qui bloque la connaissance à chaque fois qu’on se laisse aller à voir dans son domaine de  recherche « une rupture de registre » ( ex. Big Bang de l’esprit pour Homo sapiens vers- 50000 ans ). Avoir plus tôt en tête la notion « de transformation lente » ( Fr. Jullien)et « les très longues continuités ».


3) - Inversion de perspective  -  Ce serait par exemple 1) - faire passer une sensation/perception de détail mais fine et complexe (exemple : l’effet que l’on ressent d’une légère envie d’uriner) d’un supposé résultat infime et lointain de l’intention divine du créateur 2) - à un résultat pur et simple de l’évolution sans intentionnalité explicite aucune, nulle part mais 3) - lu selon la grille/système des intentionnalités humaines, elles-mêmes nées seulement de l’évolution.


4) -Les diverses cosmogonies anciennes ont tous les défauts de l’irrationnel hors mesure mais elles présentent l’intérêt  et l’avantage d’être dans un rapport extensible avec le cosmos . Dans cette mesure ( ?) elles ont  pu bien au-delà du « scientifiquement connaissable »  naviguer plus librement que les mesureurs ratio/mathématiques de la science moderne. D’où certains  aperçus (via les « imaginations anciennes ») qui peuvent être des stimulants pour mieux repérer les impuissances limitatives de nos mesureurs scientifiques.

L’irrationnel hors mesure, le pré rationnel des religions et des temps mythico/rituels n’a pas empêché, en Inde en particulier, de cultiver le nombre et le développement du numéral, même s’il était faible en logique conceptuelle et formelle (sinon en logique comptable) .

 

5) - Quel point de comparaison entre les extensions de puissance opérationnelles que procurent actuellement les avancées à (trop) grande vitesse de la technologie et le rapport extensif avec le cosmos que procurait aux civilisations anciennes leur démarche cosmogonique attachée à la religion, aux croyances et non pas à la raison ?

Peut-on rapprocher les étroites limites de capacité du mesureur savant (ou non savant)  des temps modernes des étroites limites qui naissent du Repli réflexif poussé à l’excès ? A l’inverse le caractère extensible des anciennes cosmogonies aurait-il quelque chose à voir avec le Dépli ?

 

Qu’on ait à se poser ces questions, à faire ces remarques, indique bien qu’on retrouve là l’utilité de reconnaître « les plus longues continuités » .

 

6) - Les prédispositions mentales et neurologiques résultant de la très longue évolution  valent aussi bien pour les aperçus via l’imagination  pré rationnelles des croyances anciennes, que pour les prédispositions mentales aux mathématiques rationnelles qui sont les outils de la recherche scientifique d’aujourd’hui, mais les unes et les autres sont les résultats de l’évolution à des niveaux différents des  phénomènes (v. Feynman) . Il s’agit de savoir comment ces différents niveaux sont appelés à interférer (entre autres problèmes, les problèmes d’échelles) .

 

11/01/10

6 bis) - Les deux jumelles d’origine malgache! on se dit frappé d’étonnement à les voir en toute chose réagir, imaginer, choisir de façon identique, même quand  elles sont à des centaines de kilomètres l’une de l’autre; elles ont dépassé la quarantaine et vivent en France….Pourquoi aller chercher …la télépathie pour s’expliquer ça? Prendre en considération avant tout le total de la formation de leurs structures nerveuses (et de tout leur organisme) tout à fait analogue sinon identique de l’une à l’autre: - patrimoine génétique (ce sont de vraies jumelles), - ce qu’elles ont hérité des conditions uniques  intra utero du temps de leur gestation, - l’acquis vraisemblablement très proche de leur mémoire éthologiques aux premiers temps après leur naissance …. Comment à partir de tout cela, de toutes ces prédispositions communes pourraient-elles ne pas avoir des réactions tout à fait semblables dans presque toutes les circonstances …?  C’ est avant out cela qu’il faut prendre en compte avant d’aller chercher plus loin .  

 

7) - Prédispositions – Un chrétien, un prêtre peut dire : «  quelque soit l’appel reçu de Dieu, c’est Lui qui nous prédispose à y répondre en toute liberté » . Cela peut être considéré comme une première vêture ( propre aux temps théologiques) des prédispositions structurales au niveau mental et neurologiques, par exemple des prédispositions mentales pour les mathématiques .


8) - Deux approches du réel bien différentes : par les mathématiques, par l’intuition:

1) – les possibilités qu’offrent les mathématiques de raisonner sur le réel à partir de différents formalisations qui peuvent se relier entre elles et permettent de passer de l’une à l’autre, des unes aux autres ;  et qu’ainsi du réel considéré tout soit coiffé et puisse être vu d’ensemble, dans sa  plus grande complexité, pour le décrire et en rendre compte le mieux ; 

2) – ma façon de rapprocher au niveau de  la sensibilité et d’une certaine réflexion (de tous ordres mais principalement historique), par des notations sensibles enregistrées éventuellement depuis l’enfance, par l’intuition et par l’imagination, des impressions reçues de ma relation aux réel, y compris par les ambiances, dans toute leurs interférences,  même de la plus grande complexité et dans les disparates les plus surprenants l. Comme si se trouvaient ou s’étaient formées en moi (sensibilité et cerveau réflexif coopérant) des prédispositions toute prêtes à recevoir et retenir ces interférences, à les capter dans leur consistance originale, jamais saisie telles, et à en tirer certainement un nouveau discernement, une dynamique de création. C’est presque d’un tissu qu’il s’agit .

Ainsi s’opèrent les rapprochements les plus inattendus, seulement ces rapprochements ne reposent pas sur la logique des raisonnements mathématiques et sur les structures mentales qui sont à l’oeuvre chez tous les mathématiciens comme un savoir commun objectivé . Ils sont suscités  par l’activation  et la réactivation  de certains de mes agencements neuronaux  récents ou plus anciens que le temps n’a jamais vraiment défaits. Ils ne relèvent d’aucun savoir, seulement d’une  mémoire toute personnelle, ils sont hasardeux  et suscités en plein mystère psychique ; entièrement  subjectifs, ils relèvent des strates émotionnelles inscrites dans mes différentes cartes « réentrantes » neuronales personnelles (v . Edelmann) ; ce qui fait qu’ils sont comme une cartographie de nos rapports avec le réel . On peut les qualifier de faits psychiques . Ils ont en commun avec les formalisations mathématique « d’exprimer »  comme celles-ci des agencements neuronaux sous-jacents, personnels dans mon cas, quasiment le fait de l’espèce humaine  toute entière dans le cas des mathématiques .                           

 

9) - Le rationnel intervient de moins en moins dans la direction des affaires de gouvernement comme dans la direction des affaires économiques, de moins en moins surtout dans la forme que cette direction leur donne.

 

10) - Hermétisation et cloisonnement interdisciplinaire- : Radiologie, échographie …les commentaires hermétiques du spécialiste ( brefs, cela peut se comprendre), non seulement  n’instruisent pas le patient, lui interdisent tout vrai dialogue, mais confirment le cloisonnement des connaissances et gênent sûrement les échanges interdisciplinaires . 

 

11) - La Langue, L’identité – « Les nouveaux sens » ( v. Alain Le Rey) sont difficiles à supporter parce qu’ils se forment « par intrusion » massive, à répétition , le plus souvent d’ anglicismes, et non selon une évolution naturelle de l’usage  (lequel sait très bien assimiler les emprunts) . A ce jeu brutal et imposé il y a  menace sur l’identité .

Cette langue mêlée de tant de mots anglais, souvent approximativement transcrits,  devient en partie inintelligible , sauf course à la « branchitude » ; la difficulté de compréhension qui en résulte fait le même effet que la difficulté que l’on a comprendre le français ancien, jusqu ‘à y compris celui de Rabelais, sauf  que la force du sens que porte ces mots anciens est telle qu’elle se fait quand même reconnaître : Villon, Rabelais , tout le XVIe siècle …

Naissance d’une identité et non pas perte d’identité.                                          

 

12) -  Importance de la langue entre le quantitatif et le qualitatif  pour le bon gouvernement entre le collectif public et le monde de l’individuel . Dans l’ordres du collectif, du public le quantitatif est bien plus pratiqué que le qualitatif : science, politique, économie   sont su quantitatif..- La religion se veut qualitatif , l’art aussi pour une petite distinction élitiste; plus d’esprit de géométrie que d’esprit de finesse . L’URSS a pratiqué insuffisamment la qualitatif mais énormément le quantitatif : échec ;. – mais quand le qualitatif se mêle de la vie publique, la vie publique est beaucoup plus difficilement gouvernable. V. tout ça de plus près .Voir si cela peut tenir debout ?

Symboles collectifs : - oui, mais dans l’ordre individuel la langue  a beaucoup plus d’importance que les symboles. Les symboles ne peuvent jouer le même rôle entre-deux que la langue entre le qualitatif et le quantitatif .

 

13) - Les Mots sont souvent devenus des prisons .- En sens contraire je lis (Le monde du 27/09/09) que les détenus qui participent à des ateliers d’écriture, eux, ils s’échappent de la prison par les mots

 

 Rares ont été  les poétesses d’envergure (Christine de Pisan, Claude Labé,Marcelline Desbordes –Valmore…Sapho, bien plus tôt).

Penser à l’hyper dominance masculine dans le monde de l’informatique .Ca veut dire quoi ? Ce n’est pas vrai de mathématiques financières  (cf. La Prof à l’Institut…)plus les cas peut-être parallèles de A. Lauvergeon-Areva et de Claire Bréchignac-CNRS….).