Cahier IV - 1ère Livraison - ( 2008 - 2009)

 

Par les temps qui courent

 

Pour une vision simple des nouvelles cohérences à atteindre

 

 

 

 

                                   Sans foi ni loi ?

 

 

 

 

TABLE des MATIERES                                       


En 4 livraisons

 

 

 

I    Notes  A,  B, C, D

 

A – La mutation du Politique

 

B – La communication

 

C – Glissements

D - Déplacer les curseurs

 

II   Notes  D,  E, F,  G, H, I, J, K…

 

D1 – Rapports d’échelles sans Rupture de registre

 

D2 – A partir de nos Mémoires

 

D3 – Les problèmes du Mesureur

 

E — L’ Air de ne pas y Toucher  

 

F – Surnaturel et Stylisation

 

G – Sur l’Art (1)

 

H – Regard de l’Histoire

 

I – Lyrique

 

J – Regard de la Science

 

 

III   Notes  1, 2 ,3

 

1 – l’essor contraignant du Repli réflexif  et le Dépli

 

2 – l’essor contraignant de l’Hypersexe

 

3 – Le Procédural

 

IV   Actualités – Notes sur le vif et autres notes

 

 

1 -  En Différents Lieux

 

2 - Sur le Féminin et le Masculin

     (dont « l’’Affaire du voile » à nouveau – DIAM’S)

3 - Vers de Nouvelles Cohérences ?

 

4 - Avec la crise   ?

 

5 - Magasine

 

6 - Sur l’Art (2)

 

 


1ère Livraison

                                                           

                                                                I

                                              

                                                          NOTES                                                                                

                                                           A,B,C

                                                                                      

                                     A - Les  mutations du politique

 

1) -   On ne peut plus dire qu’une  démocratie ait encore réellement cours dans aucun pays et pas plus en France . La démocratie, elle s’était développée avec le règne des mots, des idées et des institutions , en Europe, en Amérique .… citant toujours l’exemple grec de l’Athènes du Ve siècle.

A la place aujourd’hui, c’est évident,  tout le jeu est mené par les puissances  économiques, technologiques … ou même les autoritarismes politiques ; mené par le « que disent les marchés ? », par la course à la croissance et  d’abord au profit , par la com. …. v. la « soupe médiatique » .(1)

 

2) -  Il est encore plus évident  que le jeu  est le fait de trois forces principales qui dépassent de loin toutes les intentions, y compris celles des puissants décideurs, ce sont elles qui règnent  dans l’état actuel du monde, en fait ce sont trois menaces immenses, les sociétés dans la course où elles se trouvent entraînées  sont  incapables de les conjurer : mondialisation aveugle   par la réduction des distances dans le temps et dans l’espace sans qu’on en ait pris la mesure  (y compris la redoutable téléfinance) .- menaces sur l’environnement  (y compris la menace nucléaire et climatique )..- course effrénée absolument  non maîtrisée aux nouveautés technologiques (avant tout autour de la «révolution informatique ») de qui on attend tout ; sans doute à court terme les surpuissances opérationnelles gagnées assurent-elles l’essentiel de la croissance.

 Mais les premiers dommages sont déjà là : outre la dictature désordonnée des marchés  et la crise bancaire, crise économique, crise énergétique, crise alimentaire et déjà les premières conséquences du réchauffement climatique. Cela se passe bien au-delà des mots et des idées, bien au-delà de leurs pouvoirs d’analyse . Seul compte le désordre des actes.

 

 2 bis ) – Ce qui doit être proposé, fourni à nous tous ou trouvé : des actes décisifs très bien déterminés, des types de comportements, des modes et des supports de transmission et de prolongement dans la durée, des offres d’aventure et des chances d’innovation. Des Institutions, des préceptes stabilisateurs ? En tout cas les propositions doivent être très simples (faute de quoi aucune portée de masse , pas de prise sur la réalité ). Le compliqué rend impossible la participation  collective et reste opaque, crée l’opaque ( socio-politique). Nécessité de nouvelles cohérences  d’ensemble sinon l’arbitraire s’en mêle et les fascinations.                         8/07/09                                                                                                                                                                                                                                                                                

3) – Avec quoi il faut compter ? Compte maintenant tout autant sinon plus la « soupe médiatique »(1). La soupe médiatique a certainement une belle consistance de masses, mais elle a dû s’incorporer des « ingrédients hyper actifs »  - en tête en France le couple présidentiel -  qui savent très bien être dans la soupe et  d’autant mieux la faire tourner  à volonté .  C’est ça qui est la grande nouveauté et ça donne bon gré malgré une forme nouvelle de cohérence pleine de révélations surprenantes qui ne s’arrêteront pas  de  sitôt  d’agir sur  la réalité. Les anciennes cohérences sont maintenant complètement défaites . (2)

 (1)  Ceci a été écrit en 2008 et au début de 2009.- Actualisation en 2011: il faudra désormais faire leur place aux”réseaux sociaux” sur Internet, encore plus qu’ “à la soupe médiatique”. -

2) - En France on a une répartition nouvelle  et tout à fait significative des pouvoirs institutionnels classiques   comme conséquence de  1, 2 et 3 , elle est l’autre face de la médaille : au « peuple de gauche » les pouvoirs locaux  (v. en France les victoires du PS  aux municipales, après les régionales …) mais les pouvoirs décisifs lui échappent maintenant complètement

 

4) - Face à la « Soupe Médiatique » il y a quoi ? 18/12/08 (1)

- Un reste de culture populaire, de  « culture politique populaire » ?

Voilà un exemple : (v. plus loin les Notes d’actualité : sur le vif) - Le voisin « non prévenu » qui nous a porté secours contre l’agression : secours porté à des « courageux », deux septuagénaires que nous sommes, mari et femme.

- Ce voisin est infirmier au CHU de Rouen, (elle, infirmière aussi au CHU + peinture/dentelle) ;  

- De bons sentiments donc et des actes de courage ( pas de vacherie ni d’étroitesse évidente et sans crucifix chez eux).

- D’où cela vient-il, comment est-ce possible ces bons sentiments, ce courage (il est très costaud)? 

- <  CHU=Service public (différence avec St Hilaire, clinique privée ) + métier de soins et paramédical .

- Dans la même veine : - Lesobre Stéphane (Miroiterie Dutheil  ) venu réparer les vitres cassées, il  y  a mis du sien. Un reste de culture populaire là aussi.

21/12/08

-  Qui ruine le Service public ruine aussi les bons sentiments des gens ; à la place étroitesse, individualisme et appétits divers gagnent du terrain. (v.les bêtises de Max Gallo là-dessus = 0)

-  Le populaire a pour base la république, seule la république (en plus laïque ) peut asseoir dans le temps présent en France et les services publiques et les bons sentiments, restes d’une culture populaire politique  qu’on  cherche constamment  à démanteler.

- Bien mesurer ce qu’on a à la place du côté populaire avec “la soupe médiatique”?                                              

 

4 bis) – «  Liberté - Egalité – Fraternité » ? La Liberté, c’est une affaire de riches et de pays riches, elle sème une illusoire promesse d’égalité. La Liberté,  je ne la retiens  que comme libération des peuples et des gens opprimés . Autrement  elle n’ a pas pour moi une valeur de véritable  nécessité prioritaire, elle est du côté  d’un certain luxe (liberté d’expression – liberté de se déplacer – liberté d’entreprendre - liberté d’opinion et de conviction – liberté de conduite, liberté dans les mœurs … ?) qui vient bien après les nécessités les plus pressantes. 11/05/09

 L’Egalité, oui, ou mieux : la justice sociale.  Mais c’est de loin la Fraternité qui m’a le plus retenu dans l’action militante ( même si elle exclut ceux qui ne sont pas de cette fraternité-là ). Et la lutte pour la Paix . Dans l’action militante je me souciais assez peu de la liberté puisqu’il s’agissait d’améliorer le sort des pauvres et d’instaurer un régime contre la misère par «  la dictature du prolétariat » ! Seule comptait comme valeur salutaire vivable au quotidien , la fraternité . Mais aujourd’hui sans plus aucune cohérence d’ensemble (même  de parti ou d‘église ou nationale) : pas de fraternité possible . On n’a que «la soupe médiatique» . (1)

 

4 ter) - Suspendues dans le vide, toutes les « entités métaphysiques  qui se multiplient actuellement (Type : l’Autre, les problèmes de société, et même cette ambiguë notion de Culture qui se veut dominante et tenant lieu de tout)  ne peuvent avoir été générées au niveau des masses populaires ; celles-ci n’en sont sûrement pas parties prenantes et n’en ont sûrement pas une « conscience organique » . Ou bien elles sont , ces entités métaphysiques, des restes de traîne du religieux ; ou bien elles sont les produits lâches et glissants de l’alliance inorganique, hybride et contre nature  de « l’establishment » et de classes moyennes fraîchement émoulues, républicaines mais se tenant à peine toutes seules et mûres pour chercher dans de constantes hésitations à quels saints se vouer sans jamais les trouver. A mettre à part sont les « Bobos », avec eux ça peut aller plus loin.

Tout est à jauger ; même les « bons sentiments »  liés « au service public » doivent l’être.                                                                                                                   

Mais question : l’esprit « service public » que l’on peut rattacher à l’esprit républicain (et laïque ? ) est-il ou n’est-il pas capable de générer lui aussi de ces entités métaphysiques si funestes ? – Oui il en est capable « s’il tombe dans la soupe médiatique », sans qu’il puisse savoir ni qui la tourne ni de quoi il peut en être partie prenante, dans cette soupe des hybridations inorganiques,  ni s’il  y perd son identité.

 

4.4) – Le rapport à l’extériorité de la société (à l’objectivité ? ), s’il ne passe pas par la politique (et la démocratie ?), c’est ou la religion ou l’esclavage, au moins la domination éhontée des puissants sur des masses dociliseés . C’est peut-être en route .

- Les institutions sont des calcifications de la société qui lui sont nécessaires pour se tenir. Elles sont aussi une expression de l’extériorité de la société qui cadrent l’individu dans la durée. Elles ne sont pas nécessairement glacées.

- Le procédural judiciaire est l’exemple le plus extrême, le plus pur, de l’action en pure extériorité de la société , en même temps qu’il est  le conservateur de la loi ; lui-même peut être glacé. 16/05/09

- En marge : Le développement du mode « rituel rythmique », sans prosternation, a sans doute été dans les temps du préhistoriques récents (paléolithique supérieur – néolithique) plus près du mode « politique » que le mode « peintures rupestres » dans les grottes.

4.5) – Le rationnel intervient de moins en moins dans la direction des affaire de gouvernement comme dans les affaires économiques – et sûrement encore moins dans la forme que cette direction se donne . 24/10/09

4.6) – L’incapacité et l’impossibilité  de gouverner les forces qui sont en travail et qui travaillent le monde, ont pour vraie figure « le désordre des actes » qui ne savent pas où ils vont. ( Lire les hardiesses des révolutions socialistes, bons points et mauvais points, à cet éclairage) .

C’est  en raison de quoi l’hypersexe est Roi car il n’y a pas de théâtre d’opérations  où puisse apparaître la cohérence des actes et de la pensée à même de fournir de l’occupation aux énergies, d’en  réguler les dépenses, de gouverner par la politique et la morale les manifestations de la vie individuelle et de la vie collective . 

Quel exutoire ? «Baiser ou faire de la Peinture ? » , c’est le titre d’un film récent qui donne assez bien la note. L’OEdipe de la psychanalyse, OEdipe Roi comme gouvernance , c’est pitoyable . Ce n’est pas  ce nœud là, à beaucoup près, qu’il suffit de dénouer.                                              

 « Sans foi ni loi », ça veut dire ça : cet ensemble de carences et de débordements . Et cela peut donner assez vite «  sans feu ni lieu », avec la crise, la précarité totale de sociétés entières..

 

 

      B – La Communication

 

* – 29/07/09 - La « communication » telle qu’on l’entend  aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec l’esprit de fraternité et la mise en commun, le partage de quoique ce soit .

5) -  « la Soupe médiatique » : selon différentes modalités la plupart des vecteurs de la communication y sont à l’œuvre,  on  assiste à la conversion de  la politique en « soupe » . Qui la tourne, cette soupe et qui est tourné avec ? Tout est « com. ». Et « les people/bobos » sont là  à l’articulation, ils savent bien jouer avec  la louche .

Rush de tous vers les « mobiles », le média accessible à tous (y compris financièrement )…, tous les pratiquent, tout le monde, tous les chacuns  deviennent bientôt dans une certaine mesure  parties prenantes de tout ce qui se passe. Remarquables objets technologiques multimédias à la portée de tous, c’est là peu à peu un substitut  déterminant  et captivant de la  démocratie politique, qui se répand  partout . Ce sont des flux qui « échappent » .

 

5 bis) – Avec la Communication qui tend à déborder «  les modes de production » on peut imaginer une révision de l’interprétation marxiste de l’actuelle base du mouvement des sociétés. La « Com. », qui vient après et à la suite de « la propagande » constamment pratiquée par tous les  partis de masse,   peut être considérée comme cette actuelle base . Avec elle ce n’est plus tant de la contradiction entre les forces productives (collectives)   et les rapports de production (assujettis au capital privé dans le système capitaliste) dont il faut s’occuper d’abord , ni de la production d’abord mais de la communication d’abord ; et il semble bien  qu’il y a là non plus contradiction mais « soupe commune » - c’est la « soupe médiatique » - où trempent aussi bien que les détenteurs privés des moyens de production de la communication (détenteurs y compris des technologies les  plus efficientes )et la masse qui elle-même communique avec elle-même, individuellement et collectivement  et qui devient elle aussi « partie prenante », apparemment sur un terrain qui n’est  plus celui de la lutte des classes, telle que l’ a entendue le marxisme. Y a-t-il pour autant partage ?  Ce qu’il y a à coup sûr c’est une somme de glissements et de mutations ambigus qui change y compris la nature du politique . Il est évident que les mutations du politique sont en rapport avec cet ambigu « partage » que ménage  le primat de la communication . L’avènement , un temps au premier rang, de la mode est bien l’une des modalités les plus marquantes de ce primat de la communication.  Un point d’arrêt à ces glissements, la crise financière actuelle ne ressortit pas premièrement à la communication (sauf télé-capitalisme), elle  reste fondamentalement et directement  générée par le système capitaliste devenu capitalisme financier (scandale des spéculations boursières). Dans ce contexte de crise  où domine malgré tout la communication, les messages relayés par les médias, s’ils occultent la responsabilité des banques et des spéculateurs, rompent le nouveau contrat implicite dans la communication  de  partage même ambigu pour protéger le système capitaliste en lui-même, en même temps ils travaillent assurément  à sa fin, car le partage est désormais dans la nature même de la communication même si un temps tout reste manoeuvrable, manipulable et ambigu .  

On retrouverait en d’autres termes avec la crise ( les crises), une contradiction intrinsèque dans le mode de la communication , analogue à celle relevée par Marx dans les modes de production au temps de l’industrie reine ; se trouve mise à nu l’opposition entre les détenteurs privés des médias pourtant de portée collective et la masse des publics récepteurs, s’ils cessent d’être en partie eux-mêmes acteurs  justement de proportion collective. L’enjeu est là et il est central si cette masse des publics récepteurs  ne parvient pas à être en partie acteurs.

Il n’y a pas de révolution à attendre ni de lutte pour la conquête des médias par le grand public. On peut seulement espérer que les réactions du public fassent tourner autrement « la soupe médiatique ». Si telle est sa place maintenant , on peut croire que les crises (financière, économique, écologique, alimentaire  … et de civilisation ) ne trouveront leur résolution  que par le rétablissement d’un partage tout à fait effectif de la communication . Sauf que le besoin et le prêche du religieux qui se répandent actuellement peuvent un jour l’envahir, si bien que le nouveau partage qui s’annonce via la communication n’en serait jamais vraiment un, églises et religion disposant assez largement des pouvoirs multimédias  auxquels une large partie du grand public ne demande qu’à s’assujettir (surtout en Amérique, mais même peut- être en Europe) .  Monopolisée dans ce sens unilatéral et   en même temps dictée par un pouvoir politique plus autoritaire, la communication ne semble pas pouvoir échapper  à sa propre contradiction , la crise de civilisation que nous vivons a beaucoup de chance de déboucher centralement sur cette nouvelle contradiction .  Ce nouveau déni pourrait ressembler dans une certaine mesure au déni du communisme, les enjeux étant de mêmes proportions . « Mode de communication » d’abord et seulement très secondairement aujourd’hui « Mode de Production » : Gorbatchev, “le communicant”, est venu comme la figure suicidée  ou liquidatrice de Marx.

 

 6) – La Communication a toujours beaucoup de mal à enchaîner - (Arte 25/08/09 – Madonna-Diana et Sumer 80 eighties) Madonna et Diana, très bon choix ( plus Jean-Paul Gaulthier) – Dans ces années 80 début du « Charity business » - c’est presque  déjà « le people » - c’est à la jonction entre communication et superficialisation –  plus d’idéologie, le vide - plus rien n’envisage ni n’atteint les vrais problèmes et les perspectives  - pour ceux qui ont eu 20 ans vers 85, nés juste avant 68, mais n’ayant pas vécu 68, plus aucun exemple, ni modèle à suivre, rien que des « fans » par exemple des 3 personnalités citées – «  Je dansais toutes les nuit, sans doute il m’arrivait de travailler…. » dit-il ou dit-elle - (v. La Fontaine, « la cigale et la fourmi »).

Prétendre présenter un exposé « historique » de ces années 80 eighties ?  Obligatoirement nul l’enchaînement avec avant et encore plus avec après puisque tout ça doit être sensationnel  ( donc avant : fade, après : « ne mérite pas qu’on s’en occupe ») ; comme tout  ça  n’est que de l’effervescence, de l’épandage juvénile,  ça peut passer? –  Mais c’est tout de même très utile comme le stéthoscope appliqué à un endroit de l’organisme,  il donne la tension de tout le mouvement,   la température de l’état du monde – Comme un jour la guerre d’Afghanistan (2001) a été  (et pourra encore être) elle aussi stéthoscope indiquant  l’impasse orient/occident « autour des tissus ». - Aux “80 eighties” la mode est encore une des  principales modalités  de la nouvelle communication .

 

08/01/10 

6.2) - Vu le film “Queen”, GB - 2006.  Ce film montre dans les huit jours qui suivirent l’accident qui venait de causer la mort de la princesse Diana (25 aôut1997) le rapport d’opposition qui s’est manifesté  entre la communication/imposition de type “Royal” traditionnel, liée à l’institution séculaire de la monarchie  (cf.Cérémonial, Cortèges royaux, Carrosse du couronnement, résidences royales …) et le premier et spectaculaire exemple de “peoplisation”de cette communication : Queen’” montre très bien quelle est la zone de transition qui s’est créée entre les deux types de communication, bien différents l’un de l’autre. Le second, tout à fait nouveau, a certainement été parmi les modèles et les précédents décisifs de toutes les formes de “peoplisation” survenues depuis étroitement en rapport avec l’extension du rôle des médias, eux, certainement capables de toucher la masse des gens bien plus directement et bien plus constamment que le spectacle voulu toujours un peu exceptionnel des faits et gestes de la Reine et de la famille royale, même retransmis par les médias, mais jamais “peopolisés”. Diana c’est par essence le “people”, les circonstances ont fait qu’un cortège de stars ait été invité à se funérailles (Elton Jones, Tom Cruise … ) plutôt que les pairs et l’aristocratie du  royaume . Mieux aimée que la Reine, et l’objet d’une véritable passion sous le regard de toute la population, Diana était “Une”, comme la reine est “Une” sous le regard de ses sujets, mais dans les huit jours qui suivirent l’accident et dans l’accident lui même, elle ne l’aurait pas été à ce point sans les paparazzi, les médias et  le phénomène “people”, l’évènement n’aurait pas pris de telles proportions en dépit du récurrent problème posé par la famille royale autour du bien fondé de la monarchie pour l’Angleterre. La reine Elisabeth, elle, elle est l’énorme investissement  de l’institution royale et nationale qu’elle personnifie, en principe point de ralliement de tout le pays, de tout le royaume (et même au delà), et de fait l’expression du sentiment collectif populaire greffé sur  l’institution royale, un sentiment qui vit même sans les relais des paparazzi et des médias . “Diana - people” c’est un produit in extremis de cette greffe. Même le suicide de Maryline Monroë n’avait pu créer un pareil évènement .  Eva Péron en avait été plus près (1952)! En France le “people” peut au  moins se greffer sur les faits et gestes du couple présidentiel.         

 

6.3 ) - Avatars de la com. -Le Rush en foule sur les mobiles  et les mini-multimédias (accessibles financièrement) est un réflexe  de masse  de compensation et de revanche de facto face à la déperdition des formes de participation démocratique classiques désormais caduques et aux menaces qui pulvérisent les différentes garanties  qui défendaient  jusqu’ici l’intérêt public . Qui dans une économie et une société de plus en plus largement libérales et privatisées pourrait bien être garant de l’intérêt public ? La “reprise” collective et massive de soi  qui  s’opère avec les mobiles et les mini-multimédias  équivaut par épandage  en se perdant  sans visage dans  la  soupe médiatique  à  un  genre de « contre » manipulable et c’est là désormais la métamorphose irréversible en ce qui peut s’entendre  encore comme un certain sens de l’intérêt public. C’est au moins une manifestation d’existence passive/active du grand public, avec une part d’existence croissante prise sur Internet. On est en effet maintenant bien au-delà des seuls formatages par les immense affiches – spécialement  les affiches hypersexes - qui s’imposaient à tout le monde, par exemple sur les quais du métro, à quoi tout le monde se trouvait assujetti  sans « contre » possible. Qui peut dire comment la « soupe » peut tourner ? Les hautes sphères de l’establishment acceptent elles-mêmes d’être avec le plus large public dans des rapports en structure flottante, dont le couplage« people/bobos/couches émergentes » assure la ligne de flottaison.

 

7) – Climat :C’est plutôt d’un « Climat » maintenant qu’il faut parler ; beaucoup de choses se comprennent mieux, s’éclairent si on les voit naître dans un climat d’ensemble plutôt que comme l’effet d’un enchaînement de causes et conséquences bien précises.  Un climat, c’est  un complexe d’interférences diffuses difficilement accessibles à l’analyse. Propagation d’impulsions, épandage, contagions, diffusion,  à quoi se mêlent tous les effets de mode . Fourmillement .

2 exemples  2008 (v.plus loin Notes sur le vif): A) - Gare St Lazare depuis 2 ou 3 ans, les personnes qui circulent semblent s’être reprises en mains dans leur tenue et leur démarche, et la mode suivie bien plus nettement les aide dans cette transformation ; ce qui est en correspondance «climatique » avec un certain air du temps inspiré par les modèles d’en haut  au rebours de l’ordinaire ou du laxisme (2003-2005).- B) – Dans les gares, cette année vers avril/mai  des caméléons énormes figuraient sur les affiches des futurs nouveaux calendriers à paraître fin juin « tarifs bleu (50%) ou tarif blanc (25%) pour les seniors selon les jours de la semaine », avec une phrase courte du genre « quelque chose change » sans préciser quoi ; au guichet on répondait alors aux voyageurs : « Oh ! ce sera presque pareil, c’est comme les autres années, comme d’habitude ça change à peine au changement de saison » ; en fait quand ces calendriers sont parus on a vu que le tarif bleu (50%) disparaissait  deux fois  par jour et  tous  les jours aux heures de pointe  12h30 -13h30 et 18h30- 19h-30 . Ces deux phases qui se sont déroulées  (a - affiche muette avec l’énorme caméléon ; – b - calendrier précisant qu’il y avait une :pilule à avaler) n’ont évidemment pas été téléguidées en direct de l’Elysée , ni même depuis le cabinet de Borloow, ce spécialiste des « ventilations camouflées astucieuses – un coup d’avance», c’est tout l’appareil des services  qui dans le climat nouveau se reprend en main de lui-même et fait passer sans se référer à aucune directive  explicite le changement/pilule, parce qu’à tous les échelons des pouvoirs de décision qui sont  inter-communicants du sommet à la base et de la base au sommet, le climat  les y porte .

 

8 - Pourquoi les facultés d’analyse, dans ce climat particulier qui est celui de la communication, doivent-elles par les temps qui courent laisser la première place à la recherche des nouvelles cohérences et à l’esprit de synthèse ? Parce que les forces qui jouent maintenant les premiers rôles dans les mouvements du temps actuel sont en train de constituer une vaste et incontournable réalité nouvelle, tout un monde, or nos facultés d’analyse se sont formées au terme des longs cycles plus anciens menant jusqu’à présent, qui leur ont donné leurs proportions, elles ont été  capables de prendre les mesures  des états correspondants  des phases de la réalité antérieure à notre temps, mais seulement de celles-ci.Problème de mesureur donc (v. en II D3). Elles n’ont évidemment  pas la proportion de ces ensembles nouveaux de réalités incontournables qui se constituent  en ce moment  et qui dépassent toute notre intentionnalité humaine. Ce qui peut être saisi tout de même ce sont les bribes de cohérences déjà perceptibles parmi  toutes ces surprenantes mutations, l’esprit de synthèse doit pouvoir les détecter (facultés d’intuition) et signaler certains des nouveaux déterminants . Mais c’est tout , en sachant bien que ce sont seulement des bribes qui peuvent être saisies  sans définition possible peut-être pour longtemps d’un champ d’analyse

 

8 bis)– Une correction méritée  

Une correction bien méritée avec l’éclat des stars médiatiques . Un miroir qui se met à rayonner et ne réfléchit plus aucune image n’est plus un miroir mais un projecteur , c’est ce qui se passe avec les stars médiatiques et le people.²

Star ‘Ac, Nouvelles Stars et Loft Story, première du genre – la téléréalité ?- se situent entre l’ordinaire et le star-system et nous disent que l’ordinaire entre dans le projecteur et s’y loge en se trouvant tant bien que mal combiné à l’éclat du miroir. C’est une forme remarquable du Dépli et d’un certain « partage en foule ». Les flammes innombrables des briquets s’allument . 

 

8.3) - Une évidence : Le développement foisonnant de la communication entre tous et chacun  sur Internet est en train d’effacer le pouvoir des « marques »  (comme il menace les droits d’auteurs au niveau du son, de l’image et même du texte). Pas seulement parce qu’Internet est le libre théâtre de toutes les contrefaçons . Bien davantage parce que l’accès libre, très aisé, à la relation innombrable est par le fait même une prise de pouvoir par le plus grand nombre hors de prise par les marques .

 

8.4) - l’Intercommunication

Face à la «  soupe médiatique » il y a  « L’intercommunication »  sur Internet et par les « mobiles » - A chacun de vivre ses aventures  en intercommunication permanente avec les autres. C’est en train de devenir un contre-pouvoir très fort susceptible d’enrayer les  pouvoirs de la « communication imposée ». Même ou d’autant plus si c’est la jungle .

 

 

                             C –  Glissements


 

9) -  Glissements

- C’est le fait des transformations du monde qui s’opèrent justement en dehors de toutes les possibilités d’analyse et débordent toute intentionnalité qui penserait pouvoir en répondre .

- C’est le fait de l’unidimensionnalité qu’engendre  la course à la technologie, et qui formate l’humain : tous finalement fléchés dans le même sens, le sens de son efficacité .

- C’est le fait  de la rapidité surprenantes des mutations en cours ( ex. : 1 – l’ essor chinois, le « rattrapage » est déjà dépassé,  à peine l’avantage des bas salaires a-t-il justifié l’afflux des capitaux et le transfert des technologies qu’on en est déjà à la revendication de meilleurs salaires en Chine ;.- 2 - rapidité des mutations climatiques  ….) Cette rapidité des changements déterminent des comportements/glissements, sûrement beaucoup de quêtes, de vagabondages, d’instabilité     … ( le sexe, sans ferveur ni sentiment, fait glisser, flottement hors de toute pérennisation ?)

 

9 bis ) - Des exemples de glissements qui signifient ou non mutations :

- Méthodes actuelles de gouvernement : le plus souvent  la méthode c’est le « glissement - un coup  d’avance », une contradiction est évitée sur le côté, elle et ainsi contournée, laissée en arrière, on a glissé à autre chose dans le même temps, et le contradicteur retarde, oubliera, obligé de passer  à cette autre chose, le glissement le dépasse à chaque fois ( cf.. Xavier Bertrand qui est toujours un temps d’avance dans les négociations ).

- Les marques et la spéculation financière, dans les deux cas la réalité des choses - l’économie réelle et les qualités réelles des objets de la marque ou de leurs contrefaçons -  est laissée glisser de côté ; les marques sont d’ailleurs une spéculation sur une réputation (bien ou mal fondée, ça devient secondaire) . Ces deux glissements  sont de la même famille que luxe et argent facile.

- « Le Charity business » ! (v. plus haut ) est un glissement .

- Loin de toute cohérence, des clairons obligatoirement discordants  - Plus les clairons ont sonné fort pour l’effet de première annonce d’un sujet  d’information  par les médias, plus la chute est de haut dans le déni, le démenti, le désaveu  par le clairon qui vient sonner après : à proportion de l’abus du premier clairon au départ.. Cacophonie inévitable entre ces clairons obligatoirement discordants.. Dénis constants dans les médias sur les sujets d’information à proportion de l’excès d’importance (scoop) que leur  a donné  l’effet d’annonce par souci d’audimat  au premier temps . C’est surtout voyant sur les sujets scientifiques et de santé. Entre effet d’annonce et déni il s’agit bel et bien d’un mauvais glissement .

- 16/02/09 On a eu depuis l’existentialisme ….une succession de modes au travers desquelles il est loin d’être facile de trouver quel chemin de cohérence s’ouvre . Je cite : mode de la sémantique et de la sémiotique (ex. Barthes), mode de la communication, mode du structuralisme et de la linguistique, mode déclinante de la psychanalyse, mode de la mode …. Et chacune s’érige en vérité dominante et définitive durant son temps, chacune alors peut apporter – même si c’est pour le court terme, les faits sont là - une importante contribution avant d’être éclipsée par la suivante . Cela  rejoint souvent une autre course plus  exclusive encore, la course à la Modernité close.

- Les vrais grands évènements sont autres : fin de l’URSS, contraception, école mixte, révolution informatique et numérique ( v. le procédural),  essor de la Chine, menace écologique, crise financière, … élection d’Obama , il s’agit de bien autre chose que de modes à  plus ou moins court terme . Reste que pour trouver un chemin de cohérence, il faut une pensée en bataille,  retenir uniquement la vie pour s’orienter, se placer dans l’entre-deux,  laisser de côté toute intentionnalité catégorique, et suivre les faits, les mutations en cours à la fois dans une vision d’ensemble  et  en même temps de très près   

- Des Opérations /Mutations s’effectuent d’elles-mêmes à notre insu dans la «  soupe médiatique mondialisée » où tout le monde trempe désormais, y compris les politiques et les intellectuels …et pauvres ou riches …. Ce qui se passe ainsi déborde toutes les  intentionnalités qui prétendraient se formuler elles-mêmes et formuler clairement leurs buts  . Où mènent-elles précisément ? Nul ne saurait le dire .Elles ne peuvent s’exprimer que partielles. Les résultats ne peuvent se reconnaître dans la clarté. Même s’il s’est agi au départ d’une volonté de rupture ; même rompre, ce qui n’est pas une fin en soi, ne peut aboutir à quoique ce soit d’assuré.  

 

9.5) – Sociétal pour Social – un exemple de Glissement abusif du vocabulaire – Civilisation, meilleur terme.                                               19/12/09

Sociétal est un terme très chéri des médias, qui est entendu abusivement comme couvrant toute la société ; en fait jouant le jeu de seulement les « aisés » non « sociaux », autrement dit seulement des « inclus » . A ce compte « sociétal » désigne quasiment une entité métaphysique.  Si l’on veut parler sérieusement du développement de la société prise comme un ensemble il est bien plus exacte de parler de Travail « de Civilisation » (v. Déplacer les curseurs). La reconnaissance des faits de civilisation ne mène pas à des entités métaphysiques qui sont de fausses nouveautés, on est sur un terrain beaucoup plus réel et qui s’impose d’âge en âge.

Social : ce terme n’est plus maintenant employé que s’il y a dans la société des populations qui posent « un problème social » et « social » ne s’appliquerait qu ‘à eux,  les « non aisés », ne cadrant que mal avec les critères institutionnels, presque à la limite de « l’exclusion ».(v. délinquance – XIVe arrdt.Paris).

Erreur de vocabulaire des « aisés » et des médias, c’est un signe des glissements et empiètements sans aveux et peu honnêtes aujourd’hui courants des inclus  aux dépens des exclus. Le « Sociétal » cache  et même veut ignorer le « social » , le social dérange le sociétal.

Ainsi en va-t-il d’Arthus Bertand à Martine Aubry, de l’écologie au nom de tous au « moulinage »  socialiste pour tous .

Mesurer l’énorme importance des avantages de formation et de milieux sauf l’infirmité qu’ils créent de se croire le droit de parler pour tous sans jamais vraiment retenir comme bien en vus les 70 % qui sont à la limite de l’exclusion, comme s’ils n’étaient pas 70%.

 

10) -   – Une Gamme des glissements qui veulent dire en fait « rentrée de nouvelles données » et en même temps dans l’immédiat plus grande tolérance qui est une façon d’accueillir positivement ces nouvelles données .

Des exemples de glissements qui signifient mutations .

- Méthodes actuelles de gouvernement , il en a déjà été question, il y a de grandes parentés entre le glissement monarchique du pouvoir et la publicité, au niveau de l’art de communiquer ( pas si différent  que ça de la propagande de masse ) .

- Des exemples de données à « rentrer » positivement parmi les glissements ouvrant droit à la « cohérence/intégration - corps/esprit » : « « Vous le valez bien » (l’Oréal) et toute la cosmétique, on n’est pas loin d’une initiation dans ce sens .- Le style méditation du type  Mathieu Ricard (JF Revel), proche du Dalaï Lama,  est un entraînement du cerveau / corps ; c’est à rapprocher du balancement mnémonique des moines tibétains ou des élèves des écoles coraniques pour mettre à l’unisson  l’attention du corps avec celle de l’esprit . En ce sens cela peut être positif.

- Un remarquable glissement/ déplacement  positif : avec photo, films-souvenir et video  des enfants et petits enfants, on est à même de suivre la vie des siens de bien plus prés qu’avant sur toute la durée de leur croissance et évolution. Dans cette croissance, surtout dans l’enfance, on voit le corps et le mental  au même niveau , inséparables l’un de l’autre, c’est une habitude nouvelle qui se crée : le biologique de tous nos organes se voit en marche avec le neurologique de la conscience immédiatement observables tous les deux ensemble  et même palpables . Bienfait de la vie quotidienne avec ses enfant et petits-enfants . C’est une donnée nouvelle, un remarquable glissement/ déplacement  positif dont il faut savoir profiter : culture de la cohérence et de l’intégration  avec la vie au quotidien comme support le plus direct d’initiation.

10 bis) -  Personnellement - Dans le mouvement de glissement des mœurs Hélène peut se conduire avec les autres en petite brute  et beaucoup des filles des son âge comme elle ; menaces sur la civilisation de la tendresse . Glissement ?

- Hélène  ne dessine pas à partir de ce qu’elle voit mais à partir de ce qu’elle en sait par ce qui lui en a été «  communiqué ». C’est la fin de la Mimésis (Aristote), cette voie c’est celle  du design   que j’admets si difficilement (v. sur l’art en II G).

- De mon côté j’admets plus facilement le fait qu’il y ait  l’homosexualité, même si celle-ci me paraît toujours  aussi antinaturelle, elle est là , c’est un glissement parmi tant d’autres.  Glissement ?

09/02/09

 

11) – Aujourd’hui  « le procédural » gagne  la première place - Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce glissement ou nécessaire déplacement des curseurs ?

 

11 bis) – Un exemple de glissement bien particulier  -  Internet est en grande partie sans médiateur ; en grande partie Internet n’est pas un media ou n’est pas seulement un media . Internet s’offre à tout le monde (comme et même mieux que l’électricité) , s’offre en tout cas à des prises de part innombrables même avec de petits moyens (PME + Start-up + chacun),  et en plus d’emblée, dès maintenant  il y a une prise de part immense de la jeunesse. Internet génère des milliardaires mais n’a absolument  pas besoin de milliardaires pour se lancer. En revanche Internet a besoin des électrons et même des électrons libres. Internet n’appartient vraiment à personne pour la plus large part  (comme on dit : le ciel n’appartient à personne , ou la mer n’appartient à personne, pour la plus large part). Le projet de loi Adhopi  est une prétention ridicule.   C’est là que « ça échappe »,  c’est un genre de glissement bien particulier. Certes Internet c’est la jungle .

Epier quels fonctionnements parfaitement entre-deux  naissent avec Internet ( cf IBM  et autonomic computer , c’est quoi ?) . Déjà  on  a ça avec la photo « art moyen » .

Internet – Mode –Design ? Mode et design sont bien plus une imposition . La mode comme le design  n’appartient pas à tout le monde, Elle n’est que très peu tissu et lien , elle n’est pas du tout un réseau interactif pour la masse des Gens sur le dos desquels  elle se porte . Ce qu’impose Internet est d’un autre ordre: c’est l’obligation, la contrainte pour tous les utilisateurs  de suivre  strictement le mode  « procédural » du système .

** Additif  22.07/09 -Heidegger a raison , la technologie formate tout le monde dans le même sens mais il faut autant compter avec la jungle des actes des individus dans la navigation en ligne qui s’offre à tout le monde .

 

                             


                                   D – Déplacer les curseurs

 

 

12 ) -  C’est un bienfait d’en être arrivé à nous rendre compte que le mesureur perd la certitude  de pouvoir jamais tout connaître ; plutôt le contraire, qu’il a la certitude d’en être incapable, confiné dans ses limites étroites, incapable d’aller au plus loin dans la connaissance. Aussi bien la science que la religion diminuent de taille : l’une pas bonne à tout connaître, l’autre n’ayant sûrement plus réponse à tout . On se passera plus facilement de la religion désormais et la science doit gagner énormément en modestie . L’inconnu ne fait pas peur et pas plus l’inconscient, sa seconde figure . Ils sont simplement là . Réalités à grignoter, avec ces miettes se faire la meilleure bouillie qu’on puisse en faire, en nourrir nos facultés pour les élever ; surtout  ne plus les nourrir d’entités métaphysiques . (v.problème du Mesureur ).

Une telle  nouvelle crue vision des choses  implique les glissements que nous vivons actuellement , ils comportent un espoir d’élargissement (de nos facultés), mais cela veut dire qu’il faut en même temps impérativement déplacer les curseurs de nos appareils et moyens de mesure .

 

12 bis) - Trois termes sont à mettre en équation : communication  = mondialisation = glissement.

Sur la Règle (à calcul), indispensable de « déplacer le curseur » sur « de nouveaux repères cotés » (si les nouvelles données ont bien été « rentrées »), le mesureur doit « déplacer les curseurs » sur ces nouveaux repères et prendre à partir de là les nouvelles mesures de la réalité. Cela vaut pour tous les domaines de la civilisation, comme la physique nous en donne l’exemple.

   

13) – Les grandes cohérences qui sont le fait même des civilisations se sont toutes constituées dans la durée, jamais d’un coup, le temps de l’établissement d’une tradition ( à partir ou non des faits, gestes et paroles,  vrais ou supposés et ajoutés par la suite, d’un héros fondateur, consignés ou non dans un livre…) . C’est sûrement le cas pour le judaïsme, le christianisme, l’islam, le bouddhisme … et pour de plus anciennes ? Tradition / Révélation, la seconde  constituant la première et constituée par elle? Aucun Livre d’un coup, aucun miracle introduisant d’un coup l’avènement  de la civilisation nouvelle, aucun personnage n°  1 venu complet d’un coup ? Cependant c’est cela et seulement cela - autant d’images « d’un coup » constamment ressassées qui s’installent dans la mémoire « culturelle » collective, véhiculées à cette intention par les clercs, les rabbins, les imams …ou les dominants temporels . On n’est pas loin là du phénomène des « housses » énoncées dans les versions officielles de l’histoire plus récente qui nous sont données (livres scolaires, noms de rues, de monuments, commémorations, fêtes …) . Rendus là, les curseurs doivent être repositionnés .   .

 

13 bis) – Déplacer les curseurs, mais les déplacer vraiment pour des prises de mesures de la  nouvelle réalité et des fonctionnements vraiment reportés sur d’autres repères, de nouveaux repères. Est-ce cela si par exemple on trouve éclairant de rapprocher (A) l’exercice du pouvoir dominant sur la société jusqu’à la violence (B) de la dominance du mâle le plus fort chez les animaux ? En plaçant les deux curseurs sur les repères ainsi choisis A et B on relève seulement  des analogies entre les deux mondes, on mène une comparaison mais celle-ci ne nous dit rien de ce qui se passe dans l’entre-deux où se placent ce qui serait le plus utile à connaître, les continuités réelles entre les humains et les animaux, la distance est mal étalonnée . Entre A et B ce n’est pas la bonne distance où tout se joue.  En plaçant ainsi les curseurs sur des repères apparemment neufs et inattendus mais qui ne donnent pas la bonne distance, on fait tout ce qu’il faut pour que la comparaison  débouche  dans la pensée sur des « entités métaphysiques », suspendues dans le vide plutôt inutiles, du genre «  quelle est l’essence des fonctionnements dominants ? ». Ce qui revient au même que si on  n’avait pas du tout  déplacé les curseurs . Ou  comme si on les avait placés intentionnellement trop à distance de telle sorte qu’il n’existe pas vraiment d’entre-deux possible, et donc laissant soigneusement hors de portée la réalité à saisir . C’est le pli pris par la pensée du Repli réflexif, qui mène ainsi à placer les repères et sur eux les curseurs  hors du réel le plus tangible, dans un réel purement intellectuel . (C’ est ce que fait Derrida dans …   ). 16/01/09

 

13 ter) - Autre façon non valide de déplacer les curseurs       17/05/09

 La  religion de Bébéar, c’est le voile chez Ikea  (Mariane Minutes du 16/05/09)

« IMS Entreprendre pour la Cité » est une association d’entreprises sous la présidence de Claude Bébéar, « courageusement » secondé par Vincent Bolloré. « Sa mission est d’aider ces entreprises à bâtir des démarches d’Engagement Sociétal véritablement en phase avec leurs enjeux et les attentes de la société (…) ». La dernière trouvaille en date de l’association pour venir en aide aux entreprises, c’est un « guide pratique » pour « Gérer la diversité religieuse ».

« Engagement sociétal de l’entreprise », c’est une chanson qu’on va maintenant entendre souvent et pour longtemps . Juste avant il y a eu et il y a encore «  les fameux problèmes de société ».Guide Pratique de IMS… « L’innovation sociale est en marche… » -   « Les « principes de laïcité et de neutralité ne s’appliquent pas dans le cadre de l’entreprise privée ». Voilà qui explique pourquoi les initiateurs de ce guide affirment : « Nous, on encourage les entreprises à aller au-delà du cadre légal » . Exemple : Ikea propose des voiles Ikea pour les femmes du personnel Ikea de confession musulmane si elles veulent porter le voile.                        

On peut s’attendre à voir bientôt Jen Min Pao, depuis le bord opposé (économie socialiste), proposer lui aussi quelque chose de « sociétal » de ce genre . Les deux versions arriveront bien à se rencontrer prochainement .

Vont exactement dans le même sens les efforts des lobbies  pour faire admettre ouvertement l’intervention du lobbying servant les intérêts des entreprises auprès de parlementaires et des ministères. Voir le rapport daté du 5 mai09/le Monde et largement diffusé de APC ou « Affaires publiques consultants – conseil en communication institutionnelle » : -  étude d’impact de tout projet de loi ,- sensibiliser les membres des conférences et des présidents des commissions, -partage de l’ordre du jour dans le sens des meilleures priorités pour l’entreprise, - informer les élus et mobiliser les relais d’opinion, - saisir les nouveaux espaces d’influence ouverts aux entreprises pour faire valoir leur expertise auprès du législateur … Alors que les pratiques des lobbies sont  très codifiées,  députés et sénateurs n’ont pas réussi à façonner les outils destinés à garantir la transparence dans l’élaboration de la loi . C’est un autre « formatage sociétal » via les institutions qui  menace ainsi de subvertir les rapports sociaux réels et les problèmes sociaux. réels.   21/05/09

 

13.4) -  Savoir quels  sont les nouveaux repères, savoir ce qui dénature le socle  de civilisation ou au contraire en favorise la transformation positive ?

- Peut–on mettre le signe = entre la subordination des classes populaires  par les dominants économiquement, socialement, culturellement … et la subordination des Femmes par les hommes ?

- Vouloir la parité F.H., est-ce gagnable davantage qu’égalité et justice sociales entre classes populaires et  dominants, ce qui voudrait dire : meilleure répartition des richesses et des avantages ou au moins meilleure  redistribution de la richesse produite ? Cette redistribution, est-ce comparable à un accès aux responsabilités pour les femmes à égalité avec les hommes, à égalité de salaires ?

- Il y a des points communs qui ont pu apparaître dans la réalité. Voir, et c’est tout de même à remarquer, que les régimes communistes ont tous été  pour une promotion effective des femmes . Sauf au sommet de la hiérarchie - une sinistre exception , la femme de MaoTsé Toung et la bande des Quatre . Mais cette promotion des femmes , a-t-elle mené a la transformation positive du socle de la civilisation qu’on pouvait en attendre ? Voir toutes les impasses qui se sont mises en travers dans les autres domaines .

- Pas de points communs entre les revendications sociales ou féministes pour plus d’égalité et la revendication « homo » pour l’homoparentalité et le mariage homosexuel. Notamment pas dans les pays communistes .

13 .5) - *Pour des comptes plus exactes, mieux placer les repères -  Le nombre des morts des deux guerres  dépassent  sûrement celui des morts  du régime communiste  durant la période 1917 – 1945 (famine, guerre civile, purges staliniennes, déportation…) . Or le régime communiste  n’a été pour rien  dans l’origine de ces guerres (1917 /1918 décret du pouvoir bolchevick : « guerre à la guerre » et paix séparée de Brest-litovsk ;- en 1939/ 1940 L’URSS n’agresse personne et devra bientôt se défendre contre l’agression hitlérienne ) . Les deux guerres ont pour origine directement ou indirectement les crises du capitalisme ( rivalités entre  impérialismes pour 1914/1918 . – séquelles du traité de Versailles , inflation désastreuse en Allemagne bientôt cumulée avec la crise du capitalisme de 1929, Hitler est porté au pouvoir ….). Après 1945 les choses suivent un autre cours, l’URSS devenue impérialiste entre en conflit avec les autres impérialismes  en principe du côté des peuples en lutte pour leur indépendance ; le nombre des morts  des guerres du Vietnam, de Corée … relèvent d’une responsabilité partagée , à quoi s’ajoutent les victimes des purges dans les pays communistes  et celles  des répressions des  insurrections contre le colonialisme  des pays capitalistes. Equilibre de la Terreur.09/02/09

 

13.5) - Des couples/contradictions en étroite parenté qu’il faut et qu’on peut à présent prendre ensemble, inséparablement comme ils le sont (inséparables) dans la réalité de la vie humaine , à condition de déplacer les curseurs vers l’entre-deux : entre le corps et l’esprit, entre l’homme et la femme, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, entre non intentionnalité et intentionnalité humaine, entre l’inerte et le vivant, entre l’individuel et le collectif, entre la naissance et la mort … ; on peut même ajouter : entre le capitalisme et le socialisme… , entre l’Orient et l’Occident , le Nord et le Sud  . Voir tout ce qu’implique et permet d’apercevoir cet entre-deux positif, l’intégration équilibrée des deux termes de chacun de ces couples/contradictions, selon une logique nouvelle. De la première intégration découle qu’il ne saurait y avoir d’être pur esprit, de Dieu donc ; de la seconde  qu’il ne saurait y avoir de Dieu créateur ni de monothéisme uniquement au masculin et que par suite, si femme et homme sont à parité, l’hypothèse créationniste n’a plus d’avenir ; de la troisième que la science a toutes ses chances justement dans l’exploration des deux infinis ; des quatrième, cinquième et sixième intégrations, qu’elles donnent le pas à la vie sur tout système religieux, théologique, philosophique et idéologique, admettant le cœur, la poésie, la vie psychique, comme étant les lieux de l’amour, de la génération  et de toute  civilisation….  Mais pour que l’intégration de ces différents  couples/contradictions parvienne à son aboutissement il faut que soient résolument déplacés les principaux curseurs véritablement dans les entre-deux. 21/02/09